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Mansedumbre

Le maestro Esplá revient, pour un coup… Il revient avec dans ses bagages Monsieur Domingo Navarro. Nous irons bien sûr, même si nous nourissons forcément des craintes sur la nature profonde du bétail qui va sortir. Zalduendo. Ça ne fera rêver personne, et l’on a même envie de jeter un voile que l’on dira pudique sur le nom de l’élevage, le peu d’espérance qu’il peut susciter, et se contenter de rêver à cette nouvelle rencontre avec le Maestro Esplá et Domingo Navarro. Nostalgie.
J’en profite pour revenir sur la dernière publication de l’Atelier Baie, sur cette correspondance Durand / Esplá, un Esplá  que l’on retrouve sur le papier comme finalement nous l’avons connu en piste, parfois coquin, souvent brillant, cultivé, atypique, à la marge de beaucoup de choses. S’il y a vraiment un livre à lire c’est bien cette correspondance car les petits extraits proposés sur campos c’est un peu le livre vu par le petit bout de la lorgnette…
Dans sa page taurine reçue ce jour Jacques évoque un autre entretien avec l’Alicantin au cours duquel le  journaliste espagnol Carlos Bueno lui  demande s’il se trouve démodé. Réponse : «Tout petit je l’étais déjà, j’ai toujours été démodé ».
J’en reviens aux toros, et à la façon dont Esplá dans ses échanges avec Jacques Durand évoque un concept finalement lui aussi démodé ou incompris… la mansedumbre… l’animalité… finalement une certaine et bienvenue imperfection au regard de ce qui est exigé aujourd’hui.

Il y a peu de temps encore, le toro conservait des traces, légères mais indéniables, des vestiges lointains de la couardise [mansedumbre] animale. Cette animalité a été progressivement gommée par une sélection opiniâtre. Or, c’est l’animalité qui rendait cohérente la fureur de l’animal, c’est elle qui lui suggérait intuitivement les limites au-delà desquelles il ne devait pas laisser aller sa violence.
C’est l’animalité qui le sauvait de l’exténuation. Je suis de plus en plus convaincu que cette fameuse couardise n’est rien d’autre que le moyen qui permet à l’animal de doser son effort tout au long du combat.
Dis-moi, tu as vu beaucoup de toros couards tomber dans le piège de la carioca ?… Tu en as vu beaucoup, de ceux-là, qui se laissent étourdir par une agitation frénétique de la muleta ?

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  1. Daniel Répondre
    -Bon alors, cette goyesque super non? -Mmmmpffff -On s'est régalés! Tu t'es pas régalé toi? -Grmmmmmpfl -Toujours à râler! Bonne ambiance, beaucoup de monde. Deux oreilles et la queue au premier toro de Jean-Baptiste, franchement ça va, c'était un tel plaisir... Quel duende! Quel répertoire! Du grand Jean-Baptiste. Pour moi le seul point noir c'est qu'Esplà n'ai eu qu'une seule oreille à son deuxième (et dernier) toro, ça j'ai pas compris. Mais je me suis ré-ga-lé. -Mmhmmhmmm -Camargue en force! J’espère que dans les Landes et ailleurs c'est aussi bien.

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