Ce n’est pas une découverte. On côtoie sur Internet le meilleurs, le pire, le loufoque, le débile, le très débile, le brillant, le minable. Enfin tout quoi. Cette semaine, j’ai appris, sous les applaudissements ravis, que diffuser des images de cornadas c’est tendre des perches aux antis. Pourquoi ? Aucune idée. Le truc est balancé comme une fatwa, sans l’once du moindre début de raisonnement. C’est mal, c’est tout. Une sorte de fiesta honteuse. Pourtant une cornada, aussi brutale et cruelle soit-elle, c’est l’essence de la fiesta, un de ses aspects dramatique et incontournable, ce qui en fait sa grandeur et qui vous éloigne tant, vous et moi, de ces hommes littéralement extraordinaires. Le cadavre de Joselito dans l’infirmerie de Talavera. Manolete porté par les siens après la cornada d’Islero. L’oeil de Granero. Le Yiyo suspendu pour l’éternité à cette corne mortelle, tellement mortelle qu’il en fut statufié devant les plus grandes arènes du monde. D’ici à ce que nos talibans honteux aillent nous la dynamiter… Et puis, heureusement, au delà de la bêtise, il y a la légèreté, l’humour et ce montage, qui circule de sms en email et sans doute ailleurs, qui vient d’on ne sait où et qui devient viral. A pleurer… heureusement de rire.