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Pinot noir et corrida, ultimes tragédies païennes de l’Occident ?

Vincent Pousson aime la corrida, et le vin, entre autres choses. Il vient de publier ce qui suit. 

Le pinot noir, c’est comme la corrida. Un jour dans ta vie, tu en vois une exceptionnelle. Peut-être même ne l’était-elle pas, mais les circonstances, l’ambiance, la compagnie, le repas de midi… Imaginez, tout coule de source. On pense à la perfection, à la lumière, à la magie. En tauromachie, on invoque « el duende », les Bourguignons, eux, disent que ça pinote.
Tu as connu ça, donc, cet instant de grâce. Et, le reste de ta vie, tu ne penses plus qu’à ça: le revivre. Alors, tu te tapes des corridas moyennes, avec du bétail de contrebande ou des toreros tremendistes. Et des pinots durs comme une corne de Miura ou au contraire aussi insignifiants qu’une vachette. Parfois même aussi vulgaires que les démonstrateurs de pastis de la feria de Béziers.
D’Andalousie en Bourgogne, te voilà parti pour une longue quête, parfois vaine, éventuellement divine, où il ne t’appartient plus de compter les kilomètres, et (désolé pour la trivialité) ton argent.

Pour reprendre le terme de Miguel Sánchez Robles*, le pinot noir est-il, comme la corrida, « l’ultime tragédie païenne de l’Occident »? Je ne sais pas. Il reste en tout cas une de ces zones de non-droit, de doute qui ajoutent au charme du monde du vin.
Bien sûr, comme tous les autres cépages, on peut lui appliquer des règles, théoriser, rationaliser, mais son caractère insaisissable demeure, qu’il s’agisse d’un grand cru à quelques centaines d’euros la bouteille ou d’un inconnu, d’un « sans-grade », découvert au détour du chemin. Le duende, chez lui, est tellement compliqué à trouver qu’il arrive même qu’on le lise plus aisément, dans des vins d’autres cépages…

Vous pouvez lire l’article complet sur sur le blog de Vincent, par là…

La photographie qui illustre est de Claire Florenzano, Octavio Chacón ce week-end à Céret.

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