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Ibán

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Dans l’arène antique, hier soir, comme un symbole, l’ombre de la tour, juste avant le paseo, éclipsait le fer de Miura dessiné sur la piste… Difficile de ne pas y voir le signe de la décadence de cet élevage et de la comparaison dont il a beaucoup souffert face aux Baltasar Ibán…
Pour ma part, j’avais été ravi d’apprendre il y a dix jours que trois d’entre eux allaient être remplacés par des Ibán. D’ailleurs, j’aurais préféré voir 6 Baltasar Ibán, tout simplement. Au sorteo, apprenant que l’un des taureaux de réserve provenait de Yonnet, j’ai même, un peu bêtement sans doute, espéré qu’il faille changer un des Miura en cours de route…
Car les Miura, hier soir, ont définitivement confirmé auprès de ceux qui en doutaient encore le lent naufrage qui semble les engloutir saison après saison.
Quand « Galonero », le premier de l’après-midi, du haut de ses 600 kilos, s’est littéralement couché des quatre fers, tel un vieux machin aboulique, à la sortie d’une série de muletazos inoffensifs livrés par Rafaelillo, nous sommes restés totalement interdits, pris de pitié plus que de colère…
Le matin même, après une nuit sinistre à ressasser la déplorable « goyesque » de la veille, une visite chez Alex, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, dans cette antre incroyable où des milliers d’affiches, de billets, de photos, de revues dialoguent avec les volumes du « Cossío » alignés derrière le comptoir, jouant eux-mêmes de la couverture avec les ouvrages de Claude Popelin, d’Antonio Diaz Cañabate et de tant d’autres, nous avions il est vrai glané cette certitude lâchée par Alex: « Nous les aficionados, on est peu maso quand même. On y repique toujours hein »…
Oui, les aficionados sont sans doute un peu « maso », surtout quand il faut rentrer à Toulouse après la course, tirer un trait sur l’azur arlésien, doubler des semi-remorques immatriculés en Espagne dans la solitude nocturne de l’asphalte neuve qui contourne Montpellier…
Sur la route, les images des Baltasar Ibán sont toutefois revenues. Pas de quoi sauter au plafond, autant le dire tout de suite, mais il y avait de jolis berceaux, une présentation très plaisante, des comportements assez enthousiasmants au moment de la sortie en piste.
Le cinquième, « Peletero », lidié par Mehdi Savalli, a pris quatre piques. Ne nous y trompons pas. Il en est sorti très vite, n’a pas mis les reins. A Arles, ça suffit pour faire une vuelta. ..
Et puis quatre piques, à Arles, rendez-vous compte mesdames, messieurs…
Les « Aixoises » du « Tendido Jeunes », qui roucoulent, ondulent et rougissent avec gourmandise dès qu’un aspirant de l’école taurine vient cabotiner, n’ont peut-être même jamais vu ça…
Sinon ? Mehdi Savalli aux banderilles. Parfait. « Violin », « Quiebro »… et par la suite un goût prononcé pour les « statuaires », puis pour les passes en rond…

Nicolas Rivière

  1. patrick Sabatier Répondre
    Je pense que tous les aficionados de verdad ont été contents d apprendre le changement de 3 Miura contre 3 B Iban. Il faut dire que JB était présent en piste a Béziers et qu il s est rendu compte de l ampleur des dégâts chez Miura. Dommage que Frascuelo n était pas présent comme il y a peu de temps a Arles face à une course complète de B I où il fut d un grand clacissisme et d une grande efficacité ce jour. concernant la tarde, bien qu il ne se soit rien passé d extraordinaire et malgré la tristesse de voir décliner un fer qui fut si prestigieux, je suis sorti de la course globalement satisfait ce qui n est malheureusement pas si courant actuellement à Arles ( ex: la goyesque d après ce que j ai entendu dire et lu) et dans bien d autres arenes du sud est.. Patrick Sabatier 13300 Salon
  2. Dervieux Répondre
    On voit rarement les mêmes choses dans une corrida. Et je sent une pointe de parti pris dans cet écrit. Ce qui tombe bien puisque je n'en suis pas exempt. Je peux me tromper vu que je ne note pas tout, mais si Peletero n'a pas toujours mis les reins comme on souhaiterait le voir souvent (mais la cavalerie...), il n'est pas juste de dire qu'il est systématiquement sorti seul. A la 4e pique oui. Pour les autres non ! Et puis, 4 piques, sans être trop chauvin, je crois bien qu'elles sont rares ailleurs aussi (sauf les "petites" arènes). Et si l'on n'accorde pas de vuelta à ce genre de toros, comment apprendre aux jeunes (et moins jeunes) ce qu'il faut considérer comme un toro de combat et non un faire valoir, quand bien même ce sont ceux-là qui occasionnent le plus de blessures. Miura : oui, bonjour tristesse. J'oubliais : Frascuelo est un torero que j'apprécie énormément. Mais il a aujourd'hui deux ans et demi de plus. Je crois qu'il aurait beaucoup souffert avec les Iban avec des risques importants pour lui en cas de cogida. Et : les Bastonito et les Rincon sont rares (achetez le livre !) ; je connais bien les limites de Medhi, mais là, il m'a surpris car il a produit une faena convenable (rare).
  3. martignon Répondre
    Après les désastres calamiteux de CERET de BEZIERS et maintenant du demi encierro d' ARLES, il faudrait que l'UVTF boycotte un certain temps cet élevage de MIURA. Le foutage de gueule a assez duré !.
  4. LASBATS Eric Répondre
    1947... MIURA... Manolete 2017... BALTASAR IBAN .... Ivan FANDIÑO 11 septembre .... MIURA..... BALTASAR IBAN......Conjonction des désastres....

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