C’est vertigineux, et ça rend les ricanements provoqués par l’affiche d’Arles absolument dérisoires.
Pour résumer très vite, l’affiche de la Feria d’Arles 2018 fut commandée à un tatoueur de Lunel et elle fut très diversement appréciée. Moquée jusqu’à la déraison. Présenté comme ça, Lunel, le Djihad, un tatoueur, une affiche, on pouffe.
Mais en l’honneur de la ville de Lunel il nous faut dire qu’il existe dans cette charmante bourgade un musée de l’écriture, installé dans un bâtiment du XVIIème superbement rénové. Le Musée Médard. Un centre d’interprétation du livre et du patrimoine écrit. Comme quoi il ne faut jurer de rien. Et puis ça tombe bien. Parce qu’en matière d’interprétation il y a du travail.
Jugez plutôt. On s’esclaffe sur une affiche de tatoueur assez unanimement dézinguée mais très vite on se prend en pleine poire un retour de manivelle incroyable.
Il y a quelques mois une archéologue de l’université de Stanford découvre sur la momie d’une femme qui vivait il y a 3 300 ans, un tatouage. Le plus vieux tatouage du monde. Et devinez ce que pouvait bien représenter ce tatouage. Un toro évidemment.
Immédiatement le président du bidule relaye la découverte pour se féliciter du le fait que le tatouage représente un toro sauvage. C’est tellement surprenant dans le bassin méditerranéen. La récupération historique n’est pas loin. Le Caire ville taurine ? Ça ne saurait tarder.
N’empêche que ça doit vous en boucher un coin. L’affiche d’Arles 2018 injustement moquée se trouve subitement réhabilitée par un tatouage égyptien vieux de 3.300 ans. Vertigineux.
Mais ce n’est pas tout. Il n’y a pas que les archéologues qui fouillent et qui trouvent. Notre amie Sophie R. nous a transmis la source d’inspiration du tatoueur Lunellois. Visiblement elle n’est pas Egyptienne, la source, plutôt ricaine…