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Et si Casas avait raison ?

Les réseaux sociaux sont de très bonne humeur. Ils ronronnent, bourdonnent, ils frétillent, ils se félicitent, s’enivrent. Il y a de l’électricité dans l’air. Une sorte de run run virtuel.
Il faut dire que c’est à Las Ventas que ça s’est passé, en pleine piste. Un moment de bravoure, un vrai, de ceux qui comptent. Un torerazo qui, à lire tout le monde, s’est croisé, a mis la jambe, la muleta devant et surtout, surtout… un par de cojones. Une paire de couilles. Une énorme paire. C’est ça la tauromachie, fondamentalement. Une grosse paire.

Le torerazo c’est Gonzalo Caballero. Et devant quel démon de caste croyez-vous qu’il se la soit jouée ? Dolores Aguirre ? Saltillo ? Cuadri ? Victorino ?
Rien de tout ça, bien pire. Simon Casas himself !
Le type se l’est jouée en pleine piste pendant une soirée de gala, smokings et paillettes et en présence de Juan Carlos. Vous n’imaginez pas.
Le moment c’est l’annonce des cartels de la prochaine San Isidro, avec toute la crème du taurinisme mais ici sans tatoueur. Ils ont ce retard-là.

Avant l’annonce des cartels proprement dite il y a remise de prix divers et variés. Anecdotique.
Gonzalo Caballero doit recevoir le prix à la meilleure estocade de l’année dernière mais il le refusera. Et son moment de bravoure c’est un discours dans lequel il mettra en avant ses couilles et en cause Simon Casas responsable de son absence de la prochaine feria. Le gentil contre le grand méchant. Du Guillermo del Toro dans le texte… les couilles en plus. Je me répète.
Les réseaux sociaux ont adoré. C’est repris partout. Le gamin est montré en exemple. On le fête, on l’encense, lui et ses couilles. Unanimité.
Seulement voila il y a tout de même un petit hic dans l’histoire, une couille dans le piano comme aurait dit mon ami Cepeda.

Simon Casas lui a bien proposé un paseo, mais les quatre élevages envisagés ne lui convenaient pas. Alors il y a dans le discours de Gonzalo cette phrase étonnante : Las corridas que me ofrecieron las mataré cuando sea figura, no cuando me las impongan…
Les corridas qui m’ont été offertes je le tuerai lorsque je serai figura, non lorsqu’on veut me les imposer.
Autrement dit, aujourd’hui que je ne suis rien (puisque pas encore figura) je ne prends pas les élevages (on devine un peu lesquels) que l’on veut m’imposer. Je prétends choisir maintenant ceux qui me vont bien (on devine un peu lesquels) et les complications je me les garde pour plus tard, lorsque je serai quelqu’un. Mais c’est bien sûr…

Evidemment il est bien difficile d’avoir un avis très arrêté sur la question car dans la vague de félicitions et de prosternations générales devant les couilles de Gonzalo personne n’a songé à lui poser la question de savoir quels étaient les élevages indignes de son statut de « personne ». On ne saura sans doute jamais et nous nous trouvons un peu bloqués pour continuer cette réflexion. Et si Casas avait raison ? (Robert si tu me lis…)
Quitte à faire tâche, nous allons attendre encore un peu avant de nous prosterner devant tant de bravoure.

  1. Anne Marie Pioger Répondre
    Leur laisser une chance. ... rêvons un peu.
  2. Dwardo Répondre
    Et si le beau Simon lâchait un peu son nombril et sa gomina pour laisser une chance à ceux qui essayent de s’en sortir en ce jouant la vie. Je me marre doucement quand je revois ses discours d’il y a 25/30 ans sur la fiesta brava.

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