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Retour au bled

Un mois. C’est fait. Un mois que personne à Campos y Ruedos n’a écrit une seule ligne et cela doit bien être la première fois depuis 2005. La saison n’aide pas, cela ne fait aucun doute mais l’air du temps n’arrange rien à l’affaire. Depuis trois ou quatre mois que la temporada 2018 a vécu, l’afición en est réduite à une salutaire hibernation que certains n’envisagent que d’un oeil, d’un demi-sommeil. Les réseaux sociaux sont devenus le refuge de leur insomnie. On y lit les espoirs de voir changer les choses, les rêves doux que le monde taurin cesse de scier la branche du haut de laquelle il regarde, tordu de rire, les imprécations vaines de l’espérance naïve. Les arènes publient chaque jour les annonces de cartels ou de ganaderías à combattre et le bilan est cinglant : hors de « bleds » (l’expression est empruntée au chantre d’une tauromachie de la raison molle et non pas pure comme si la raison avait quelque chose à voir avec la tauromachie) point de salut pour qui rêve de toro-toro, le seul qui vaille, comme la moutarde. Les excréments du campo bravo vont être une nouvelle fois éparpillés sur tout le monde taurin pour servir d’engrais à la tauromachie big mac d’une demi-douzaine de gonzes qui t’expliquent que 2019 sera la saison de la maturité et que leur concept du toreo a énormément évolué durant l’hiver. Alors partout les Zalduendo, Cuvillo, Garcigrande, Palmosilla, Juan Pedro et autres García Jímenez pour des Ponce, Juli, Manzanares et Perera qui se gavent toujours un peu plus. Oh ! Tout ne va pas mal et deux ou trois arènes tentent de sauver les meubles : Arles programme le jeune espoir de la tauromachie ‘Chamaco’ pour enflammer les foules quand Dax mise sur l’élevage excitant de Luis Algarra. 

L’hiver on se gave de photos de toros au campo, on les pique chez les autres pour les publier sur son mur, on s’impressionne de tel tío annoncé ici ou là, plutôt là d’ailleurs, au coin d’une rue du Levante. Plus personne ne s’émeut de la manipulation généralisée que représentent les fundas mais on fantasme par contre sur une défense globale de la tauromachie via des succursales d’une hypothétique ONU taurine comme peut l’être l’impayable UVTF qui nous annonce (cette année encore) force projets ambitieux financés avec le flouze pris sur les billets de corrida depuis quelques années. Il se murmure que des affiches géantes seraient en préparation avec des photos prises par le président de l’ONCT devenu le Boutros Boutros Ghali du pauvre de l’impayable UVTF. UVTF qui ne divulgue toujours pas une once d’information sur ses dépenses d’un budget que l’on imagine important après le prélèvement effectué auprès des arènes françaises. Boutros Boutros est-il rémunéré pour son oeuvre ? Aidera-t-on les petites organisations à l’heure où les émoluments dûs aux cuadrillas augmentent fortement cette année et mettent en péril la réalisation financière de novilladas sans picador par exemple ? Ou choisira-t-on comme souvent de soutenir les écoles taurines, machines à photocopier le toreo contemporain ? 

Au coeur du médiocre, comme une fleur pousse sur le fumier, cette interview de la ganadera Rita Vaz Monteiro dénichée sur le site torodelidia ces derniers jours : interview de Rita Vaz Monteiro.

  1. Anne Marie Répondre
    Un mois et un jour. Et c'était bien trop long.

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