logo

Fototeca de Pamplona

En cette période de confinement imposé par la pandémie de Covid-19, les initiatives culturelles se multiplient ici ou là pour offrir aux reclus une évasion salutaire que leur interdisent les normes sanitaires, gestes barrières et autre « distanciation sociale », nouvelle expression en vogue dans les rédactions de l’information en continue au coeur desquelles la vulgarité le dispute à la médiocrité. Le « monde d’après » que certains appellent de leurs voeux ne sera pas et comme l’écrit Michel Houellebecq dans une récente tribune, « nous ne nous réveillerons pas, après le confinement dans un nouveau monde : ce sera le même, en un peu pire ». Pire pour de nombreuses raisons (mais notre ligne de conduite a toujours été de ne pas faire de politique sur ce blog), et en ce qui concerne notre passion parce que les dégâts vont être immenses dans les élevages de toros, entre autres, mais surtout. Certains disparaîtront dans les couloirs ténébreux des mataderos. 

Alors la saison taurine sera blanche ou noire, chacun choisira la teinte mais personne ne verra combattre un toro cette année. Pour reprendre et détourner l’atroce vocifération qui punit chaque année nos oreilles dans le Sud-Ouest depuis des décennies maintenant, « nous n’irons pas de Pampelune jusqu’à Bayonne, de Dax jusqu’à Mont de Marsan… » et les arènes demeureront muettes, seulement nourries de feuilles mortes et de désillusion. 

À Pampelune justement, les archives de la mairie ont mis à disposition en ligne leur photothèque évidemment remarquablement fournie en photographies d’encierros. Récemment, c’est le fonds Zubieta y Retegui qui a été ajouté, offrant aux inconditionnels sanfermineros l’occasion de se replonger — ou de découvrir — dans l’atmosphère sublime et inquiétante de ces lâchers de taureaux dans les entrailles de la cité navarraise. C’est taurin, c’est de l’histoire, c’est la Pamplona éternelle qu’on fantasme onze mois durant et qu’on boit jusqu’à la lie neuf pauvres jours qu’on fait ressembler à l’éternité.

Viva San Fermín !

Fototeca de Pamplona

Photographie : Javier Retegui, Salida de la manada del recorrido del encierro. Negativo, acetato de celulosa; rollo de 35 mm; tonalidad monocroma

  1. Anne Marie Répondre
    Pas de 7 juillet cette année. Pas accrochée à mon téléphone en attendant le bus pour regarder le départ tous les matins. C'est moche. Mais on sera l'an prochain ! Viva !
  2. Patrick Sabatier Répondre
    Pas sur du tout qu on ne voit pas de toros cette année. Je pense même que les responsables de Ceret, Mont de Marsan et surtout des férias d Aout telles que Dax, Parentis, etc….sont sans doute allés un peu vite en annulant car la situation sanitaire s améliorant rapidement il n y a aucune raison pour ne pas organiser de corridas, y compris si par précaution il faudrait porter un masque (même si c est désagréable).Le masque et une petite distance entre aficionados pour rassurer tout le monde permettraient que l année ne soit pas blanche( ou noire) et ce serait tout bénef pour les acteurs du mundillo ainsi qu un point marqué contre les anti qui se réjouissent de notre privation dans l espoir que ce soit un coup fatal à la tauromachie. Patrick Sabatier 13300

Répondre à Anne Marie Annuler la réponse.

*

captcha *