logo

Caminante, ya no hay Camino

Paco Camino est mort.

Je ne l’ai pas vu, pas même à Nîmes pour l’alternative télévisée de son fils dont on dit qu’il leva le pied en fin de faena par charité pour ses trois compagnons de cartel. Camino était le torero de mon enfance, aux côtés du Viti, vus par mon père et décrits inlassablement. On sentait que le niño sabio de Camas jouissait de quelque chose de plus, un sale caractère assurément, matrice génératrice d’un pouvoir assis par une tête privilégiée. Dominateur des suertes de capote, de muleta et grand tueur. Que de fois ai-je entendu cette histoire d’un récital sous un déluge bayonnais, le vieil aficionado voisin de gradin décidant devant tant de beauté de plier le pébroque pour applaudir et de la crève estivale qui s’en était suivie ?

Camino avait des Santa Coloma que nous n’avons jamais vus en piste ni au campo. Partis, vendus aux Amériques récemment. Il avait eu la bonne idée de passer par Paris en février 2016 à l’invitation du Club Taurin dans un décor alsacien et une salle comble. J’avais sollicité la permission de faire une photo rapidement.

Camino n’a rien inventé, se contentant d’être l’Everest du toreo classique après lequel il avait bien fallu inventer quelque chose pour pouvoir continuer. Il faut voir quelques vidéos, une Veronique sienne, un début de faena à Madrid par trincheras toutes naturelles, un  tordu au Mexique…

Camino est aujourd’hui un mort de poids, qui nous ramène à nos morts bavards et à l’inanité de nos vies.

Laisser un commentaire

*

captcha *