logo

Valladolid sin Morante

Valladolid 12 septembre 2025 6 Garcigrande pour Emilio de Justo (remplaçant Morante), Roca Rey, Marco Perez

Corrida relativement sérieuse de Garcigrande de presentation compte tenu du lieu et de la présence putative de Morante au cartel. Au cartel, sur l’affiche même mais dans les arènes niet, remplacé par Emilio de Justo triomphateur de la veille : la revanche de la corrida du « purito » face à Roca sera pour une prochaine fois. Comme à Bilbao lors du forfait de la Puebla, la taquilla ne sembla pas souffrir d’un fort reflux de tickets et devant des arènes d’un certain âge aux accès compliqués, les files d’attentes semblaient interminables à l’heure même du coup d’envoi. L’on attendit quelques minutes pour ouvrir la porte du toril.

En entame, De Justo propre surtout à gauche face au premier pas loin d’être, lui, impropre à la lidia. Roca voit passer au large un colorado distrait au capote et après bien des passages il decide de l’intéresser, raccourcissant distance et sortie. Il se retrouve face au toro qui le bouscule, le déséquilibre, le cherche. On frôle le bis repetita dans la minute qui suit. Pas clair au banderilles du fait de cette distraction, le toro se découvre une vocation à l’embestida dès les premiers derechazos main très basse. La gauche est plus incertaine. Retour à droite, programme essorage entre les cornes, 2 assauts et oreille. Roca file direct à l’infirmerie.

Marco Perez semble sortir tout droit de l’album « Asterix en Hispanie ». Il sait aussi tout faire et ne se prive pas de le montrer au capote et à la muleta sans trop regarder où est le toro. Dans le pico souvent, sur le periph, par l’extérieur, mention à l’afarolado donné à toro passé contemplant mollement les antennes tv alentours. Soucieux de bien tout donner, il passa une arrucina Talavantesque et l’on eut droit aux infâmes luquesinas à toro épuisé. Pinchazo et entière 1 oreille et forte pétition de seconde. Bien le président.

De Justo torea très vite un vilain 4 au comportement tout aussi vulgaire que son physique. Le genre dissipé. On sait gré à Emilio d’avoir toréé certes vite et certes beaucoup mais toujours avec la tête dans la panse de la muleta. Deux avertissements sans conséquence pour le prix. 2 pinchazos 1 entière, salut

On nous annonce Roca encore convalescent et le 6 sort en 5. Plein de gaz, bouche dorée et oeil de perdrix, les promesses s’envolent à tire d’aile, le public demande du vert à la presidence qui fait la sourde oreille. 2e tiers laborieux en raison de la faiblesse. A la première passe du 3e, patatras, le toro se casse la corne droite en chutant. Marco Perez essaie malgré tout de le toréer… A droite. Il lui faut renoncer et expédier : public fumasse contre le palco et salut de Soupalonion aux cris de « Torero! Torero! » Mouais…

Retour discret de Roca en piste qui s’envoie un noir costaud, incertain qu’il laisse cru au cheval (Chacon en fit l’expérience à la troisieme paire de batonnets). Le toro vient fort, ne met pas la tête, va et vient sans style, sans continuité ni unité. En face, on retrouve le Roca dévoilé par Serra semblant faire un effort tout personnel, l’arrimón de la remise en selle. Dans l’ombre qui gagne le tableau n’est pas inintéressant en dépit d’un orchestre complètement hors sujet dans l’illustration sonore du propos : la cinquantaine de musiciens s’emploie à massacrer « la puerta grande » dont les notes enjouées collent mal.

Public bienveillant mais loin d’être ignorant, beau petit moment d’Espagne.

Laisser un commentaire

*

captcha *