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« Ta cousine, elle est comment ? »

Méfiez-vous de ce que vous lisez. C’est une règle importante, et c’est valable pour ce que vous êtes en train de lire.

Je suis allé voir la novillada de Prieto de la Cal à Castellón, et puis j’ai lu une partie de ce qui a été écrit dessus. Un peu partout, dans les médias taurins bien-pensants, sur les blogs indépendants et sur les blogs de compilation des blogs indépendants. Je vous fais un résumé très rapide de ce que j’ai trouvé : la novillada a été infumable pour certains et intéressantes pour d’autres. Elle était bien présentée pour certains, mais inégale et mal présentée pour d’autres. Pour certains, le meilleur novillo a été le quatrième, alors que pour d’autres c’était le troisième. Pour les uns, la brega a été totalement déficiente, alors que pour les autres la novillada était tout simplement impossible et antique. On va arrêter là.

Vous avez compris, rien de nouveau sous le soleil. Les chroniques taurines c’est comme le Corte Inglés : on y trouve absolument de tout. Je peux vous dire ce que je pense de la novillada de Prieto de la Cal. Elle était mauvaise… C’est pas grave ! Bien que très Veragua, on a le droit de dire qu’une course a été mauvaise. Ce n’est pas un crime de lèse-majesté. Ni moi ni aucun média n’allons envoyer un élevage à l’abattoir. Les éleveurs les emmènent tout seul, comme des grands, s’ils le souhaitent. Maintenant, faisons un petit exercice d’imagination pour se représenter les mêmes novillos sortir tout noirs comme des Zalduendo ou autres juanpedros. Je ne suis pas sûr que les commentaires auraient été les mêmes. Les partisans seraient devenus des détracteurs et les détracteurs des défenseurs.

Heureusement, les deux partis sont tombés d’accord sur une chose : la course était différente. On entend parfois ça. « C’était comment ? — Beeeh, c’était différent… » Ce concept de « différent »  est une tournure hautement diplomatique. C’est comme quand on te demande : « Elle est comment, ta cousine ? » et que tu réponds d’un haussement d’épaules qu’elle est sympa. C’est tout à fait diplomatique, mais sans équivoque pour votre interlocuteur. Dans le cas qui nous concerne, je ne pense pas que ce soit le politiquement correct et les guéguerres « tori-toreristas » qui vont arranger les affaires des Veragua de D. Tomás Prieto de la Cal. Je pense plutôt que cela passera par la reconnaissance des lacunes et problèmes d’un élevage, et par le boulot à entreprendre pour le sauver ; car c’est bien de cela qu’il s’agit, au final. Alors quand je sors des arènes après une course, quel que soit le fer de la corrida, et que l’on me demande comment c’était, eh bien j’évite de penser à ma cousine.

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