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Les temps changent

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On peut en penser ce qu’on veut, mais les temps changent. Les temps changent, car les zantis ont changé — de stratégie et, surtout, de nature.

Jadis, les mémères à leur chien-chien étaient, il faut bien le dire, plus amusantes que réellement inquiétantes. Ceci ne dispensa toutefois pas l’Afición de se battre devant les tribunaux pour conquérir, pas à pas, sa légitimité et, au final, les bénéfices d’une jurisprudence constante et favorable.

Mais les temps changent et les mémères ont laissé place à des activistes d’un tout autre genre, bien illuminés, bien gratinés, bien extrémistes, bien irrespectueux des règles démocratiques et de la loi.

Rodilhan, en 2012 et, surtout, 2013, fut sans doute le révélateur le plus visible de cette évolution. Guérilla urbaine, racaille encagoulée, envie de casser, besoin de casser, car ils sont dans la nécessité du dérapage. Sans dérapage pas de médiatisation et sans médiatisation pas d’existence en dehors de celle, trouble et obscure, des réseaux sociaux.

Outre-Atlantique, certains de ces illuminés, dont quelques ersatz se sont invités chez nous, sont associés et rangés dans la catégorie des mouvances sectaires. Et, pourtant, Dieu sait qu’en matière de liberté d’expression l’oncle Sam est on ne peut plus tolérant ! On pourrait presque dire sans limites.

Très motivés, ils ont repris le flambeau de la lutte juridique et ont sans doute grillé leur dernière cartouche en demandant au Conseil constitutionnel de se prononcer. Une jolie façon de se tirer une balle dans le pied.

La corrida, en France, n’a donc sans doute pas grand-chose à craindre, sauf en cas d’arrivée, peu probable, au plus haut niveau de l’État d’un parti écologiste ou d’un Président anti qui auraient vite fait d’inverser la tendance jurisprudentielle. Et ceci n’est pas à exclure, et la tarte Tatin n’y pourra rien.

Alors où est le problème ? Eh bien le problème, me semble-t-il, est que nous commençons à assister à l’organisation quasi systématique de troubles à l’ordre public. Des actions à venir sont annoncées, préparées. Il suffit de lire.

Et face à ces menaces, que font les pouvoirs publics ? On se pose la question. Si Garrigue a été condamné pour injures publiques, ce n’est dû qu’à la plainte d’une quinzaine d’aficionados. 
Je n’ai pas, à ce jour, eu écho d’une démarche judiciaire intentée par une autorité publique. Ou alors elles se sont faites très discrètement.

Ce n’est sans doute pas un hasard si l’O.N.C.T. pousse régulièrement les spectateurs à s’unir pour porter plainte. Allez-y ! Partez devant, j’arrive ! Jusqu’à ce jour rien de grave, mais demain ?

Car il est quasiment revendiqué que le dérapage est pour maintenant, et pour de vrai. 
C’est une stratégie, à peine voilée. À force de harcèlement, ils espèrent aboutir, par lassitude, à l’interdiction de spectacles qui coûteraient trop cher en maintien de l’ordre.
 Et sans harcèlement, sans dérives violentes, leur stratégie n’aurait aucune chance de porter ses fruits. Même eux l’ont compris.
 Donc, oui, 2014 sera peut-être la temporada de tous les dangers… À Saint-Martin-de-Crau, où ils iront, apparemment sans se déclarer, à Alès, bien sûr, mais aussi à Vic-Fezensac, là aussi sans déclaration préalable, et ailleurs.

Dans ces conditions, je ne vois guère la pertinence d’avoir réuni l’Afición devant le parvis des arènes d’Arles, samedi dernier. 
Pour quoi faire ? Pour quel résultat ? Et surtout pour quelle prévention des événements à venir ? Pour quelle protection de notre tranquillité, de notre liberté d’aller et venir sans se faire insulter, sans se faire cracher dessus, sans se faire arroser de peinture ou déchirer la chemise, comme mon copain Bernard, à Carcassonne ?

On ne peut d’ailleurs que pouffer de rire à lire Viard sur les mineurs, bomber le torse et annoncer qu’il fait le serment de ne jamais abandonner cette jeunesse aux portes de nos arènes ! Au contraire, il lui offre d’y entrer, et nul ne pourra l’en empêcher…

André Viard himself qui, il n’y a pas si longtemps, prétendait s’asseoir à la table des plus raisonnables des zantis (sic) et leur concéder, pour les calmer, l’interdiction d’accès aux arènes pour les mineurs non accompagnés (re-sic).

Je sais bien que Pâques est le jour des cloches, mais quand même…

La photo qui illustre ce post a été prise à Nîmes, en mars dernier, à environ, allez, soyons généreux, trente mètres des arènes. J’ai compté environ quatre-vingts manifestants. Manifestation autorisée, interdite ? Il peut sembler curieux d’autoriser ces gens à venir insulter les passants dans ce si petit périmètre. Et si cette manifestation n’était pas autorisée, des dispositions ont-elles été prises pour disperser les manifestants et/ou les interpeller ?

La suite au prochain épisode, peut-être…

  1. Jérôme pradet Répondre
    Si seulement Dieudonné avait la bonne idée d'être anti et de chercher à donner représentation devant les arènes ....

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