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Chronique d’un dérapage annoncé

fb_cracÇa date du 12 mai 2014. C’est Midi Libre qui s’en est fait l’écho lors d’une interview complaisante, creuse et bien peu pertinente de Jean-Pierre Garrigues (Comité radicalement anticorrida Europe). En même temps, le mec il bosse à Midi Libre…

Extrait :
J.-P.G. — On annonce que nous allons mettre en œuvre des moyens totalement pacifiques pour empêcher le massacre.
M.L. — Ça veut dire que vous allez faire en sorte que la corrida du samedi n’ait pas lieu ?
J.-P.G. — Absolument. Il va se passer tellement de choses qu’il suffit qu’il y en ait une qui fonctionne pour qu’il n’y ait pas de corrida. 

Voici donc un nouveau concept. Après le dopage à l’insu de son plein gré de Virenque, c’est au tour de Garrigues de nous exposer le concept de « trouble à l’ordre public pacifique ». Gandhi ressuscité.

Il est vraiment dommage que le plumitif n’ait pas eu la présence d’esprit de lui demander de nous éclairer plus précisément sur les fondements philosophiques, et surtout juridiques, d’un trouble à l’ordre public pacifique ; c’est-à-dire empêcher pacifiquement MAIS de façon tout à fait illégale un spectacle légalement autorisé et organisé, parfaitement déclaré. Sauf à considérer que les C.R.S. reçoivent l’ordre de servir de descente de lit, j’ai du mal à concevoir que pareille entreprise puisse se dérouler dans une ambiance feutrée, ouatée et peace and love.

Ça n’a pas eu l’air de l’interpeller, ça, le plumitif. Peu importe. La fatwa pacifique était lancée. Garrigues s’en va empêcher le déroulement d’une corrida. Rappelons au passage que monsieur Garrigues est un fonctionnaire de l’Éducation nationale et qu’il doit, à ce titre, se conduire de manière « exemplaire », et que, évidemment, cela passe avant toute chose par le respect des lois. Et depuis rien, ou pas grand-chose.

À ma connaissance, un seul de nos élus (Laurent Burgoa, du conseil général du Gard) a pris les devants en interpellant officiellement et poliment Didier Martin, préfet du Gard, pour qu’il prenne les dispositions qui s’imposent. Un seul parmi la totalité des élus (mairies, conseils général et régional, députés, et j’en oublie peut-être) a osé s’assumer pour ce qu’il est et demander des mesures. On peut imaginer que les autres ont alerté plus discrètement. Oui, bien sûr, on peut tout imaginer. On peut aussi sourire.

Ce courrier nous apprend également qu’une première correspondance a été adressée audit préfet le 3 mars dernier et qu’elle est restée sans réponse. Ce qui n’est pas très poli pour commencer. Que le préfet puisse faire la sourde oreille à pareille requête venant d’un élu inquiète, car ce qui s’annonce à Alès est d’une tout autre dimension que les caquètements de la trentaine de pintades hystériques de Vergèze.

Lorsqu’on sait ce qui s’est passé à Rodilhan avec la cohorte de cagoulés traînés dans son sillage par Garrigues, on peut légitimement s’inquiéter pour Alès. On croise simplement les doigts pour que Didier Martin travaille en toute discrétion avec qui de droit pour nous assurer un minimum de tranquillité et l’intégrité de nos véhicules. Naaan… pour les véhicules, je plaisante — t’es con ou quoi ?

Du côté des animalistes bouffeurs de tofu, les cartes sont clairement sur la table et les délires sur les réseaux sociaux attestent sans aucune ambiguïté de la nécessité du dérapage. La promotion de l’événement est même relayée par des groupuscules anarchistes.  Je vais glisser sur la finesse, la délicatesse et le niveau des propos tenus. En revanche, si vous cherchez un produit pour vous protéger des effets des gaz lacrymogènes, vous trouverez dans leurs discussions toutes les marques qui vont bien et les endroits pour les acheter. Un certain Dieudonné a été interdit de spectacle pour bien moins que ça…

Ce qui est certain, c’est que si le préfet ne prend pas les mesures qui s’imposent, et que les choses dérapent, il ne pourra pas dire ensuite qu’il ne savait pas. Du côté de l’Afición, nous espérons simplement pouvoir passer une journée paisible… mais j’ai des doutes.

  1. jerome pradet Répondre
    Est il prévu une dérogation particulière pour des citoyens en règle avec leur République, qui mettent gentiment le bulletin dans l'urne et contribuent régulierement à l'effort national, soucieux de leur sécurité? Ou bien faudra t il admettre que les instances républicaines françaises n'ont pas les moyens d'intervenir et qu'à ce titre, elles ne peuvent garantir la sécurité et la tranquillité de leurs contribuables? Merci de me dire à l'avance, afin que je prenne mes précautions... et sécuritaires, et électoralistes.....

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