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Une relative éternité

fb_pia_elizondoFérias parle de férias mais pas de toros. Mais ne partez pas. Férias est un objet photographique imaginé et conçu par l’association Negpos. Le principe, de ce qui devrait devenir une série, est d’inviter un photographe en résidence pour témoigner de la fête dans la rue. Une fois la sélection des photographies effectuée, c’est l’Atelier Baie qui prend le relais pour un travail d’édition toujours aussi soigné.

Le premier photographe invité est Pía Elizondo, Mexicaine vivant en France et que j’avoue avoir découvert pour l’occasion. Je ne vous en dirai donc pas grand-chose si ce n’est qu’il y a de la poésie dans ce Férias remarquablement préfacé par René Pons : « À l’instar des surréalistes, via Lautréamont, qui font se rencontrer un parapluie et une machine à coudre sur une table de dissection, ou qui, dans un Paris prestigieux, s’intéressent aux détails dérisoires du quotidien le plus plat pour leur accorder un statut d’étrangeté (Aragon dans Le Paysan de Paris, ou Breton dans Nadja), Pía Elizondo saisit, dans cette fête bouillonnante, ce genre “d’incongruités ordinaires”, plus fréquentes qu’on ne le croit, mais que la paresse de l’œil moyen ne sait pas voir. Il faut, pour trouver la richesse de l’infime, un don particulier, ce savoir-faire d’alchimiste qui, dans l’athanor de l’objectif, transmue, si je puis me permettre cette métaphore un tantinet grandiloquente, le plomb du banal en un or capable de provoquer un plaisir esthétique… »

Dans le banal tohu-bohu de la fête, avec ses vulgarités, ses violences, ses excès, son déploiement de kitsch et sa joie, aussi, l’œil du photographe, et ici de la photographe, va discerner ce moment éphémère et insolite de l’ordinaire pour le rendre unique et lui donner une relative éternité.

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