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« In paese », un morceau de Corse chez vous

fb_cantie_1Bernard Cantié est corse, du village de Pruno, au sud de Bastia, en Castagniccia. Pruno, 160, 180, même pas 200 habitants… La Corse, profonde et authentique, si loin de l’« anglosaxonisation » de notre monde. Pruno, un coin de Méditerranée, notre mère.

Bernard Cantié est corse, et ce n’est pas vraiment notre propos, encore que si. Bernard est corse et photographe. En Bernard, enfin, dans ses images, ce qui revient au même, raisonnent d’autres noms.

Ne m’en voulez pas. C’est entre lui et moi… et chez lui raisonnera toujours en moi le nom de Joseph Koudelka. Le sujet et son contexte. Le sujet presque oublié. Et la lumière. Dans un autre pays, sans aucune mer Méditerranée et pourtant tellement méditerranéen, Paulo Nozolino… Portugais, photographe… Émotions partagées.

Nos terroirs photographiques, nos racines, nos lumières, nos noirs, notre mer commune.

Un jour, Bernard a montré ses images à Claude Nori, fondateur de la maison d’édition Contrejour. Ce n’était pas mal, c’était même très bien, mais Nori lui a demandé de revenir plus tard,  lorsque ce serait abouti. C’était trop tôt. Et je crois que Bernard a dû mettre vingt ans avant de revenir.

Aujourd’hui, une pépite… comme la Corse, comme la Méditerranée : In paese. Un morceau de Corse chez vous dans ce bijou de livre. Et la reconnaissance de Claude Nori, ce qui n’est pas rien :

« Pruno, un village de Castagniccia, en Corse, 188 habitants.
Aucun photographe n’avait osé photographier la Corse avec cette densité excessive, cette soif d’absolu que propose le noir et blanc lorsqu’il s’agit d’aller à l’essentiel.
De son village perché sur les montagnes, Bernard Cantié fait une métaphore, celui du pays originel, la terre des ancêtres traversée par la force des sentiments et du souvenir, les cicatrices intérieures et lueurs d’espoir.
Jouant des lumières, des ombres, d’étranges clartés et de cadrages surprenants où surgissent les habitants et les animaux, unis dans le même paysage et le même destin, il nous offre un témoignage visuel sans concession, loin des clichés habituels sur l’île.
“Exilé” depuis toujours, d’abord à l’étranger, puis à Paris, Bernard Cantié décide de “tout lâcher” à la fin des années 1990. Il entreprend alors la restauration d’une vieille et grande maison corse construite comme une tour donnant sur la vallée afin de photographier ce village d’où il vient, contribuant ainsi à écrire son histoire, saisir sa profondeur et sa vérité. »

Bernard Cantié, In paese. Le bruit du souvenir, Contrejour
, 2014.

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