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« Ce qu’écrivait Wolinski à Eddie Pons… »

fb_eddieponsÇa fait une semaine, déjà, une si folle et si atroce semaine. Mercredi, il y a une semaine, lorsque deux connards… Enfin, vous savez. L’hebdomadaire Semana grande a publié dans son dernier numéro un texte que Georges Wolinski avait écrit pour Eddie Pons, dessinateur nîmois bien connu.
 Semana grande nous a autorisés à reproduire ici « Ce qu’écrivait Wolinski à Eddie Pons… »

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« Le journal Charlie hebdo décochait beaucoup de flèches acides contre la corrida — et contre tout le reste, d’ailleurs —, et certains de ses malheureux dessinateurs s’opposaient sans nuance à notre passion. Mais rien n’est jamais simple et balisé comme on veut bien le faire croire. Par exemple, le texte de Georges Wolinski préfaçant le livre d’un autre dessinateur de talent, Eddie Pons, Tout et n’importe quoi sur le cigare, qui n’était pas dénué d’allusions taurines de la part de ce grand aficionado qu’est Eddie…

“Nous sommes tous les fils de Daumier. Eddie Pons est mon frère, tous les dessinateurs sont mes frères. L’humour n’a pas de patrie, tous les dessinateurs disent la même chose. Nous vivons de tout ce qui va mal, dans le monde, nous rions de ce qui n’est pas drôle, l’humour est féroce, destructeur, jamais méchant. Nous rions du pouvoir, des religions, du bon sens, et des gens bien. Eddie mon frère est un vaurien bien connu à Nîmes. Il n’est pas respectable, il fait des dessins dans les journaux, parce qu’il ne sait faire que ça. Je suis comme lui, il se fout de la gueule du monde parce qu’il a peur. L’humour, c’est se dire : ‘Je suis seul et j’ai peur.’ L’humoriste ne croit en rien.
Rivé devant sa table à dessin, écoutant la radio, Eddie cherche des idées en sirotant un café. Pourquoi un livre sur les cigares ?
Parce que c’est interdit de fumer ces feuilles de tabac roulées.
Notre société permissive ne cesse de persécuter le plaisir. Le bon est condamné par les adorateurs du bien. Le bien est ennuyeux, répressif, dangereux. Le bon est coupable, c’est pour ça qu’il est bon. Eddie a fait un très beau livre sur les corridas. Pourquoi on n’interdit pas les corridas ? Parce qu’il y a des gens bien qui aiment ça.
Continue à rêver l’actualité, Eddie mon frère, et puis sors dans les rues de Nîmes, elles sont pleines de créatures de rêve.
Je t’attends au 421, pour boire un jaune.” »

  1. Anne-Marie Répondre
    Pour les Nîmois, et autres si affinités, expo au Carré d'Art des Unes de Charlie jusqu'à la fin du mois.

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