Blas de Sebaste (Blaise de Sébaste en français), alias San Blas, fut médecin et évêque en Arménie avant d’être torturé, exécuté et élevé au rang de martyre du christianisme il y a de ça très longtemps.
En Espagne, on célèbre San Blas le 3 février. À cette occasion, il est traditionnel de fabriquer des petits pains, des petites couronnes à l’anis ou des biscuits dits de San Blas qui, par la suite, sont bénis. La coutume veut qu’en consommant ces pâtisseries l’on se protège la gorge, car San Blas est le patron des malades atteints de la gorge et des médecins spécialisés en otorhinolaryngologie.
Gestalgar, joli village à une petite heure de Valencia, étiré sur la montagne et baigné par la rivière Túria, a choisi San Blas comme patron et le célèbre comme il se doit au début du mois de février. C’est un choix très courageux pour cette petite commune de l’intérieur au climat rigoureux. Entre autres activités, un concours d’élevages braves autochtones de la communauté valencienne avec vaches et toros y est organisé.
C’est un véritable plaisir que de pouvoir admirer ces animaux franchir le banc d’un saut agile, monter et dévaler les escaliers de l’église à toutes pattes, frapper les barreaux, se lancer dans la petite rue à la poursuite des rodadores ou sauter le petit muret pour atteindre un imprudent — si ce n’est le froid polaire et le vent glacial qui balaie la place du village. Si un jour vous visitez Gestalgar par un après-midi taurin de février, habillez-vous comme si vous partiez en expédition avec Jean-Louis Étienne et glissez dans votre poche un petit pain béni de San Blas, que vous dégusterez à l’heure du casse-croûte, car si vous échappez aux coups de cornes vous risquez fort de repartir avec une grosse angine.