Vous avez forcément eu vent ces derniers jours de l’accrochage entre les militants de la LPO et un homme en slip, un Landais, un certain Monsieur Dutouya… Comme souvent dans ces cas là on devine la ligne de fracture entre la France d’en bas comme disait l’autre et l’élite du haut, très boboisée.
Comme souvent dans ces cas là je me régale de lire Vincent Pousson.
Avant de vous laisser avec le père Pousson, une remarque. A l’assemblée Nationale Madame le ministre de l’écologie a regretté l’agression (sic) des militants de la ligue des oiseaux tout en précisant que l’homme en slip avait tout à fait le droit de chasser chez lui comme il le faisait, qu’il était en règle et qu’aucun oiseau interdit n’avait été saisi. Si c’est Madame le ministre qui le dit…
Madame le ministre s’est bien gardée en revanche de s’indigner de la violation de domicile et de la violente bousculade d’une vieille dame de 86 ans. Elle a du penser que la vieille et l’homme en slip ne font pas partie de son électorat potentiel. Je ne vois pas d’autre explication.
Je vous laisse avec Vincent.
Une image a fait le tour des rédactions et réseaux sociaux cette semaine. En France tout du moins. Celle de cet agriculteur landais chassant de sa propriété, à coup de pelle, des défenseurs des oiseaux en mal de publicité venus y faire du « braconnage médiatique », pour reprendre le mot d’Henri Emmanuelli. Derrière les affirmations péremptoires et précipitées des journalistes parisiens, visiblement, tout n’est pas si clair que ça dans cette affaire. Mais il était tellement facile de cogner sur un péquenot, sur cette France d’en bas que finalement on méprise. Un chasseur en plus (peu importe que ce soit un chasseur sans fusil…), une brute assoiffée de sang, un type qui n’a rien compris à la mode au moment où dans les émissions opportunistes, il n’est question que de végétarisme et d’égalité entre l’homme et l’animal. Ce sale moment, plein de bien-pensance citadine, de complexes de supériorité affichés, de méconnaissance des choses de la Nature et d’ostracisme ordinaire, a déclenché la colère du chef landais Alain Darroze, colère dont je reproduis ici les mots, bruts de fonderie. Normal, ce sont ceux d’un péquenot qui défend son pays et sa culture.
Je sais et je m’incline devant la race supérieure que j’ai cru deviner ces derniers jours. Les grands penseurs, les grands humanistes, des puits de Science, les meilleurs derrière leurs claviers, ceux de la ségrégation, presque du racisme, oui!
J’ai honte de ce pays qui pérore sur une famille de petits paysans honnêtes, le père avec un slip sans griffe vient de passer la main au petit. Il a succédé à sa maman qui lui avait légué les savoirs familiaux, dont les matoles. Elle a quatre-vingt-six ans, elle a connu les Boches et un matin de novembre, des gens à l’accent inconnu viennent la bousculer, la faire tomber dans son jardin, elle qui de tout temps était restée debout pour mener son fils.
Illégale la matole? La suite juridique causera…
Leurs Landes, eux, c’est leur vie, ça n’est pas le surf, le golf, les plateaux de fruits de mer, les mojitos.. Ils festoieront avec une poêlée de pinsons, quelques cèpes et un vin de Geaune.
Capture illégale? Mais tu te prends pour qui justicier virtuel, vil délateur? N’as tu pas fraudé? Roulé trop vite? Trop bu? Forniqué avec le voisinage en couple? Fait du bruit après 22h? Refusé des priorités? Insulté? Ou que sais-je?
Ce ne sont pas sur quelques zozios qu’il faut pleurer, c’est sur l’agriculture en général. Sur les ignominies, les attentats à la nature qui ont été commis ces 50 dernières années! Ça ira mieux demain j’en suis sûr, l’agriculture, malgré l’hégémonie ambiante, devient plus sage puis s’élèvent ça et là des voix, des initiatives se font en dehors des sentiers battus et rebattus!
Bio Bio Bio, c’est sûr ce sont des mots, mais ce sera sans doute demain une campagne plus propre. Oh, pas pour notre santé, nous sommes tous malade, mais pour celle de la Nature dans laquelle s’ébattrons nos enfants. Faites comme moi: permaculture, tri sélectif, voiture hybride… Pas mal non? Mais je chope des zozios. Zut! »
Pour lire le texte dans son contexte : Idées solides et liquides