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San Marcos

DSC_3559On s’y précipite chaque année pour y admirer une quarantaine de toros, novillos ou vaches en l’espace de trois jours à peine. Bien d’avantage que tout ce que l’on pourra glaner dans les rues levantines pendant le mois de mai.

On s’enthousiasme sur l’esplanade au sable doré où trône le saint et se lâchent les animaux. On tremble pour les courageux qui se suspendent au bord de la seguia pour échapper aux charges des toros. Et on se lamente en se brisant le fondement, à califourchon sur la poutre métallique, en haut de la barrière, pendant les longues heures de la desencajonada.

On y va pour les aparejos (les manteaux décorés en l’honneur de San Marcos qui ornent les flancs des animaux) et les colliers de grelots qui avertissent de leur approche. On y court pour se faire peur, pour le frisson d’imaginer les toros débouler à chaque coin de rue et parce que la corde sensée contrôler leurs charges n’est qu’illusion de sécurité et motif d’excès de confiance.

On s’y rend aussi pour le dépaysement, pour la montagne et la mer d’olivier qui la recouvre, pour la fraîcheur des nuits et la lumière aveuglante des après-midi de fin avril. On se régale de son huile d’olive vert fluo, de son pain de campagne grillé, de sa tomate savoureuse et de son jambon grenat et luisant. Et on prie en vain pour que l’inévitable cruzcampo y soit moins mauvaise que chez nous. On y retourne aussi pour l’hospitalité de ses habitants, leurs éclats de rire et leurs excès.

Demain, je raterai une fois encore les fêtes de San Marcos de Beas de Segura.

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