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Laurent Larrieu

Celui qui parlait et souriait beaucoup

Quand la porte s’est enfin ouverte, il avait fallu attendre le feu vert après la sieste traditionnelle, un miroir posé sur pied a reflété le haut de son corps. Il était encore à demi nu. Un quidam passant là sans rien savoir aurait cru voir un mort. Un cadavre. La vision était épidermique et charnelle et il n’était pas question d’âme, d’esprit ou de Salut. Un cadavre, viande dure et froide. Creusé de traits profonds
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Carretera y manta

En français, ça ne donne rien. « La route et la couverture », un an d’abonnement à Coudre magasine, à la rigueur. En castillan, c’est une autre paire de manche. Carretera y manta, c’est l’assonance du a, du début de tout donc, du possible à l’infini. Il n’y a rien d’exagéré à l’écrire si l’on prend en considération la signification de cette expression fantasmagorique. Carretera y manta, c’est le départ imminent, le p
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Hiéroglyphes

C’est une boîte anodine. Elle est là depuis si longtemps. Un cadeau à tous les coups. La poussière y fait son nid comme elle le fait aussi sur le fatras de livres et de bibelots qui racontent un passé, une jeunesse et un petit peu plus c’est sûr. Pas loin, une corne de vache brave toute râpeuse cale des bouquins en bordel qui tiennent mal parce qu’ils sont vieux, cornés, usés, tordus d’avoir été trop lus. Les pages o
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Pozo, torero d’époque

Entre deux toros, un sorte de cantatrice qui en était peut-être véritablement une a gonflé les poumons pour chanter un air du Carmen de Bizet, le Toréador Ça aurait pu être raté ou déplacé ou malvenu comme ça l’est souvent dans une arène mais c’était réussi et des perroquets petits et verts ont dansé au-dessus de la Malagueta au coucher du soleil. Le ciel était laiteux, l’atmosphère légère et Morante venait de couper
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L’afeitado est mort, vive l’afeitado !

Le vocabulaire taurin est victime d’une période de sécheresse qui n’a rien à voir avec le réchauffement climatique, le tri des déchets ou la sémillante Greta Thunberg. Passons sur les mots de trapío, de bravoure, de casta, de sentido ou de genio qui ont disparu du dialecte des aficionados contemporains élevés au grain des réseaux sociaux et du commentaire définitif. La tendance est au « classe », à « l’humiliation »
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