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Justo durs

1Sans les avoir lues, j’imagine que les reseñas concernant la Journée Taurine d’Orthez n’inclineront pas à l’optimisme et il sera difficile de les contredire. Les novillos de El Retamar, s’ils ont affiché une réelle noblesse en troisième tiers, n’ont que peu ou pas brillé par leur bravoure aux piques à l’exception du quatrième remarquablement entrepris par Gabin Rehabi à la base du morrillo. Le manque de force et de piquant de ces beaux novillos (le sobrero sorti en 3 bis dénotait dans ce lot très homogène et très typé Nuñez) n’a pu satisfaire les aficionados a los toros présents (il en manquait un paquet resté en querencia à Mont de Marsan pour la Miurada). Pour autant, les deux novilleros semblent s’être bien amusés et si Adame coupe deux oreilles (1 et 1), c’est Salenc qui accomplit les plus belles passes de la matinée face à l’ultime et bon ‘Vidorito’. On regrettera une présidence (très mauvaise) aux ordres des cuadrillas et excessivement mélomane. La proximité de Mont de Marsan peut-être…

Les toros de Hoyo de la Gitana sont sortis… par la porte du toril et avec le mal du pays (bien présentés sauf le 1 qui se traînait un vilain abcès sur la tronche, correctement à bien armés avec malgré tout des pointes abîmées dont certaines l’étaient déjà au campo. Au moins, à Vecinos, à la finca, n’utilise-t-on pas de fundas et c’est bien mieux ainsi que ces hordes de toros trafiqués sorties partout ailleurs avec des pointes parfaites mais truquées). Décastés la plupart, dangereux dès les premières passes de cape (tendance à couper les charges), ils furent parfois inapprochables au troisième tiers avec une mention spéciale au cardeno oscuro sorti en cinq qui, certainement affublé d’un défaut de vue de près, a méprisé de toute sa hauteur les tentatives désespérées d’Alberto Aguilar pour attirer son attention. Et il fut cependant le plus brave de la course en trois rencontres allant a más car la dernière fut poussée fortement avec la tête fixe. Le président refusa une ultime rencontre de peur peut-être que le sagouin juché sur le cheval (Sánchez) ne le massacre une quatrième fois. C’est là, lors des piques, que les Hoyo furent réellement intéressants. Puissants, violents, attirés par les canassons, ils ne se firent pas prier pour aller les cartonner. On écrira ailleurs qu’il ne s’agissait pas de bravoure pure, que le style n’y était pas, qu’ils étaient mansos. Et bien qu’on l’écrive. Les Hoyo étaient bruts de décoffrage, rustres, méchants, poderosos, truffés de défauts, de sentido, de genio, de tous ces mots qui disent les toros mauvais. Ils étaient tout cela mais personne ne leur enlèvera leur poder (pas une génuflexion de la tarde) et ce goût, peut-être mal exprimé, du cheval. Ils finirent par devenir des équations insolubles et c’est là que le bât blesse surtout sauf pour un type venu de nulle part qui joua sa vie en deux fois vingt minutes. Emilio de Justo n’avait que faire de la dangerosité de ses toros (son premier était du style serial killer) et il décida de se mettre devant. Tout ne fut pas parfait, ni techniquement précis. Certains lui ont reproché de ne pas s’être croisé ! Whaaaaaaaarrrrfffff. Là où il était, avec un seul contrat en poche, avec du cyanure face à lui, il ne s’agissait pas de se croiser, c’était impossible. Il fallait soutenir et tirer la charge comme on pouvait, comme le fit il y a deux ans Lamelas face à ‘Cantinillo’ (s’était-il croisé ce jour-là ? Non). A son second, légèrement plus civilisé, il se permit même de baisser la main et de tirer deux ou trois muletazos à deux de tension, superbes. Il faudra revoir cet Emilio de Justo et ce Domingo López-Chaves qui fut un chef de lidia excellentissime tout au long de l’après-midi : une leçon de tauromachie !

Les photographies de la course viendront dans quelques jours.

  1. lajous Répondre
    Pas vraiment mais assez pour crer la courbe necessaire à la "création" de series à ...... trois passes! Santiago
  2. Xavier KLEIN Répondre
    Corrida vraiment intéressante -comme le plus souvent à Orthez- de toros parfaitement décastés. Pour ma part, je préfère voir des toros difficiles opposés à des hommes décidés à se confronter à des difficultés et à s'attacher à les résoudre (même s'ils n'y réussissent pas toujours), que les spectacle fade et macdonalisé qu'on nous sert le plus souvent. Au moins l'émotion, la vraie, celle du combat, celle qui justifie qu'on tue des toros, était pleinement au rendez-vous!!! Les 3 toreros n'ont aucunement démérités et Emilio de Justo pour son engagement, sa sincérité et ces moments de vrai relachement face à des adversaires qui ne le permettaient pourtant pas à amplement été digne de ses 2 trophées. Combien de figurasses se seraient probablement dégonflés? Quant à «se croiser», il faudrait tout de même ne pas prendre le Popelin à la lettre : certains toros ne le requièrent nullement et certaines lidias en pâtissent. C'était le cas...

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