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Apolinar Soriano, Ramón Masats et un ciel d’orage

Apolinar Soriano mars 2013 (1)La ganadería d’Apolinar Soriano – décidément l’Espagne a un talent certain pour le choix des prénoms – n’est pas la plus renommée, loin s’en faut. D’origine Nuñez depuis une trentaine d’années, il n’est pas injurieux d’écrire que l’élevage flirtait ces dernières années avec la confidentialité, tout du moins dans les férias « importantes » et en France. Le doyen et fondateur – Apolinar Soriano Heras – vient de tirer le rideau sur une longue vie dédiée au ganado de lidia.

Pour autant, et malgré sa discrétion médiatique, l’élevage d’Apolinar Soriano reste certainement la « carte postale » la plus vue par les milliers d’êtres humains qui empruntent tous les jours la route fantasmagorique de l’Andalousie via le desfiladero de Despeñaperros. Passée la station-service/restaurant/hôtel/complexe touristique/ganadería des Orellana Perdiz, une butte anodine mais fortiche porte à bout de bras un mâle et fier et souverain toro d’Osborne dont le noir nuance sans besoin d’adjectif les couches épaisses de la peinture ocre et blanche d’une arène de tienta plantée sous les sabots. L’ocre devient sang quand le jour disparaît. Les soirs d’orage menaçant, l’harmonie du tout ferait mal aux yeux. C’est là, chez Apolinar Soriano, que naît l’Andalousie. C’est là que la terre ébauche les premières senteurs du toro. Chez Apolinar Soriano. Celui qui vient de mourir.

Un de ces soirs d’orage justement, Ramon Masats, modeste immense photographe espagnol était là. Au pied du toro d’Osborne. Ou presque. Le regard certainement tiré jusqu’à l’horizon violacé de la province de Jaén. Et parce qu’il était photographe, Ramon Masats a pris une photographie. Sans personne dessus. Une arène vide protégée de l’orage par un toro symbole (photographie visible ici). La photographie est contenue dans le livre ¡Toro!* dont le prologue est l’oeuvre de Joaquín Vidal… un autre immense.


  1. Anne-Marie Répondre
    Le porte monnaie, le porte clés, le cendrier, le vide poches. Bref, tout l'attirail. Un symbole. Une bonne affaire. Mais où sont les Toros d'Osborne dans les arènes?

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