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Le pouvoir de la force

Lundi 1er mai 2017 – Aire sur l’Adour
6 novillos de María Cascón Martín (Lisardo Sánchez par Puerto de San Lorenzo) pour Mario Palacios, Léo Valadez et Adrien Salenc.
1. ‘Lechucito’ n° 33, negro (12/2013) ; 2. ‘Malaguito’ n° 23, negro (12/2013) ; 3. ‘Botanero’ n° 22, negro (12/2013) ; 4. ‘Farderito’ n° 10, negro (12/2013) ; 5. ‘Langosto’ n° 26, negro (01/2014) ; 6. ‘Ventanero’ n° 25, negro (12/2013).


A l’heure dite le soleil apparut. 3 heures plus tard (ou pas loin), le ciel était redevenu menaçant et la novillada de María Cascón avait vécu sans que l’on puisse réellement la qualifier de bonne. J’ai lu ici et là les qualificatifs de « entretenida« , « intéressante », « exigeante » et ils ne sont pas usurpés, finalement. Tous les novillos d’origine Lisardo Sánchez avaient du caractère, de la caste, particulièrement lors du troisième tiers, témoignage de leur sang Atanasio qui a cette tendance à aller à más. Pour autant, pour qu’il fut qualifier de bon, cet encierro de la famille Fraile (Juan Luis et Carolina étaient présents sur les gradins) eut mérité beaucoup plus de force car c’est ce qui manqua clairement à trois ou quatre utreros qui, dès les premières passes de cape, dégustèrent le sable lourd et mouillé du ruedo. Leur caste évidente leur donna l’allant nécessaire pour se maintenir à flot durant les longues faenas proposées par les trois novilleros mais obligea à « doser » les châtiments lors du premier tiers – ce fut particulièrement le cas pour le sixième exemplaire à peine piqué en deux rencontres dont la seconde n’exista que pour la forme ce qui déclencha… l’ovation du public pour le piquero (???). Certains affichèrent de belles charges sur l’une ou l’autre corne, parfois longues, d’autres fois plus courtes. Retenons la vivacité du cinquième qui, s’il fut très tardo et parado, bouffait littéralement le leurre une fois la charge entamée, la vibration du sixième et surtout les très belles qualités du troisième tant au cheval (3 rencontres très sérieuses et avec du poder) qu’à la muleta.

Bien faits de caisse, sérieux, les novillos de Fraile étaient armés correctement dans les déclinaisons de gachos ou de bizcos pour certains . La commission aturine avait bien mené sa barque en présentant cette ganadería inédite (voire très rarement vue) en France. L’intérêt résidait dans la découverte d’un élevage sélectionné par des ganaderos connus et réputés pour choyer une autre origine (le Graciliano) et force est de constater que les héritiers de Juan Luis Fraile ont pour leurs Lisardos les mêmes exigences de recherche de la caste que pour leurs Gracilianos.

Les novilleros sont ce qu’ils sont : enfants de leur époque et de leur éducation délivrée depuis les burladeros par des comparses que l’on souhaiterait plus discrets. Chicuelinas pour amener le toro aux piques, entame unilatéralement à droite, jambe reculée et usage abusif du pico en particulier Adrien Salenc qui, s’il expose de jolis gestes, a déjà digéré pas mal de défauts des plus expérimentés. On peut cependant le gratifier d’avoir donné la distance au bon troisième en début de faena, chose rare de nos jours.

Malgré les commentaires effarouchés de certains voisins qui proposaient que l’an prochain l’on aille chercher le président en Roumanie plutôt qu’à Saint-Gaudens (ces voisins témoignaient par là leur désaccord avec une présidence qui selon eux n’envoyait pas assez la musicaaaaaa), la présidence imprima à cette course le sérieux attendu : tiers de banderilles complets, refus justifié d’une vuelta al ruedo au troisième novillo et refus d’accorder une oreille à Salenc sur son premier novillo qui le déborda. Ce jour, la force était au palco.

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