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Saltil(lost)

Dimanche 13 août 2017 – Roquefort (40)
6 novillos de Saltillo (Dominante Saltillo) pour Manuel Ponce, Miguel Angel Pacheco et García Navarrete.


Sur les photos proposées par l’organisation, c’est le numéro 22 qui tapait dans l’oeil. Ligne dorsale droite, morrillo peu développé, degollado : un prototype du Saltillo d’antan. Et des couilles modestes comme l’encaste l’impose. Sur le sable du ruedo de Roquefort, c’est ce 22 qui fit sensation. Sorti en quatrième position, affronté par le jeune et vert mais très valeureux Ponce, il s’avéra être la peste de l’envoi, un choléra mansote, fort probablement affublé d’un problème de vision de l’oeil gauche pouvant expliquer sa propension à surdévelopper l’usage assassin de la corne droite. Détruit par un piquero certainement rassuré par la stabilité du buffet Louis XV (cuadra Heyral) sur lequel il était planté, le novillo de Saltillo fit suer sang et glaires au rondouillet péon de brega avant d’interdire tout combat au motivé Ponce. Après ce moment et avant lui, la novillada envoyée par Moreno de Silva a été très loin de se hisser au niveau (très bon) de celle de l’année dernière. Tout d’abord en présentation : le lot, desigual en type — allant du très Buendía troisième au rat très asaltillado n° 22 — , fut un pensum concernant les cornes. Autant l’écrire tout de suite et sans détours : la novillada sentait fort la suspicion d’afeitado ou la fragrance d’arreglado outrancier. Le second, un costaud aux couilles énormes, est même entré en piste avec une corne (déjà fort courte) cassée. Du début à la fin plana sur cette novillada la sensation extrêmement désagréable qu’aucune corne n’avait pénétré le ruedo en toute virginité. Pour ajouter une touche au tableau, aucun novillo ne laissa au public le souvenir d’un combat complet. Les deux premiers se révélèrent nobles, limite couillons, ce qui donna l’occasion à Pacheco (sur le second) de nous prouver ses capacités à tenir une muleta à plus d’un mètre cinquante de la tête d’un toro. En cet exercice il excelle et ne rechigne pas à prendre la pose pour afficher l’immaculée blancheur de son habit de lumières. Il se copiera au cinquième.
Le sixième fut le plus poderoso au cheval en deux rencontres assez poussées mais bien salopées par le piquero de turno. Après, l’utrero conserva assez de gaz pour permettre à García Navarrete d’égrener des passes à droite, à gauche, en forçant l’attitude par un excès de ceinture. Courageux certes, prometteur peut-être mais déjà très au fait du toreo discount de notre époque.
À Roquefort on continue de jouer la musique pendant l’arrastre des toros et c’est pénible.

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