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C’était il y a un an

LL-msanz7C’était il n’y a pas loin d’un an maintenant. La veille au soir, sous la douceur rougie du soleil couchant, nous étions venus jeter un coup d’œil, et un vaquero — qui s’était présenté comme le mayoral de l’élevage — avait tout fait pour nous décourager de revenir. Peu de toros, pas grand-chose à voir !

Nous étions revenus le lendemain, forts d’un coup de téléphone au tenancier du lieu ; don Mariano Sanz Giménez et le vrai mayoral nous avait accueillis avec la gentillesse et la simplicité que nous avions déjà rencontrées chez certains de ses confrères de la zone. Il nous avait montré la camada de 2013, une trentaine de toros marqués des deux fers de la famille : Mariano Sanz Giménez (Gamero Cívico et une pointe de Jijón, paraît-il) et Bernardino Sanz Giménez (Villamarta). Les toros étaient petits, maigres, en pleine phase de croissance, et il était difficile pour certains de les imaginer combattre quatre ou cinq mois plus tard. Mais c’étaient des toros, et ils étaient les seuls que nous verrions durant ces trois jours en terre de Jaén — si l’on excepte une pointe de résidus chez Araúz de Robles.

Un an plus tard ou presque, ces quelques cuatreños de Mariano Sanz Giménez incarnent, dans le rôle du contre-exemple, l’état de ce campo bravo giflé par la crise et par l’évolution de la tauromachie. Ceux qui cherchent des toros en Espagne — ces quelques arènes qui défendent encore une certaine variété d’encastes, et par là même quelques petits élevages isolés ou moins connus ou oubliés — ne se lassent pas de le dire depuis leur retour : le campo bravo est en mauvais état, et c’est de pire en pire. Dans la zone de Jaén, il y a un an, les mâles étaient un fantasme et les femelles n’avaient que du manso lourdaud pour satisfaire leurs besoins. Et quand il y avait mâles, ils étaient destinés à des spectacles non piqués, à vivre moins, à consommer moins donc.

Depuis un an, le campo n’a pas beaucoup changé, et l’on n’y sourit de moins en moins.

Retrouvez, sous la rubrique « Galeries », une série consacrée aux toros de Mariano Sanz Giménez

  1. François Bruschet Répondre
    Je trouve ça très convenu comment désespérance…. Jusqu'ici tout va bien, très bien…. Le ministère de la culture vient de donner les clefs de la fiesta au secteur professionnel et mettre les aficionados au placard et pour longtemps. Donc jusqu'ici tout va bien, Jusqu'ici tout va bien…

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