Le plus terrible est probablement de ne pas aller aux arènes et de n’en concevoir aucune frustration… croyais-je. De la feria de Séville, je vois surtout les photos des copains, je n’en lis qu’Ilian, qui a le talent contraint de la concision, je n’ai guère de curiosité. Mon ami Patrick m’envoie le SMS suivant :
Chèvre graciée par le Juli. Je ne pensais pas que nous tomberions aussi bas… j’ai honte d’avoir assisté à cela.
« Oula » de demie-surprise (on ne chiade pas trop sur les portables…) puis quelques paroles de réconfort quant au fait qu’il ne serait pas assimilé par ses amis au respectable sevillan qui à l’heure qu’il est doit sortir des arènes avec la conscience légère de qui a l’impression d’avoir fait avancer l’humanité.
On la voyait venir… ! Il avait déjà au premier borrego coupé deux oreilles après un Julipié d’école.
Le plus terrible n’est donc probablement pas l’indifférence qui gagne, le plus terrible est probablement ce sentiment de solitude au beau milieu d’un public dont on a longtemps envié le coup d’œil.
Alors, Julipié ou grâce ridicule ? Voilà le genre de chantage qu’il est agréable de ne pas avoir à subir.
Les antis, ce croque-mitaine pour gogos… s’ils existent vraiment et qu’ils finissent par prendre la place, n’y trouveront tels Napoleon à Moscou qu’un champ de ruines fumantes. Le Juli, Séville ou la politique de la terre brûlée.
Frédéric Bartholin.