Le Portugal des ganadarias est à l’image des hommes et des femmes du pays : la discrétion l’emporte souvent sur la parade ; la simplicité, le sens de l’accueil sans chichi, sans poudre aux yeux s’accordent sans clairon ni trompette avec le sérieux et la beauté d’une fierté portée de l’intérieur. Ici, on élève des toros forts parce que les forcados sont des héros qui refusent la gloire sans péril comme le Juli, des toros qu’on fait pousser entre deux gouttes et qu’on dissimule sous de hautes herbes que le printemps, enfin, a rendues soyeuses et picturales. On tiente à l’espagnole mais on sort à la portugaise parce que le marché est fermé sur lui-même, parce que les empresas espagnoles et françaises n’ont plus l’once d’un bout de curiosité ni d’idées nouvelles.
En rentrant, on pense à eux, aux forcados de Coruche et de Vila Franca de Xira ; eux qui vont devoir peguer la course terrorifique du fer si particulier de Vale Sorraia mené par la famille Ribeiro Telles. C’est dimanche 06 mai dans la Praça de touros Palha Blanco de Vila Franca de Xira !