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Dimanche 17 juin 2018 — Aire sur l’Adour (40)
Corrida El Tajo/La Reina (Domecq et Nuñez) pour Manuel Escribano, Thomas Dufau et Juan Del Álamo


En 2017, il s’était avéré vain voire même déplacé de disserter sur la corrida des fêtes d’Aire tant la tragédie du coup de corne fatal reçu par Iván Fandiño avait éclipsé le superbe toreo d’un Del Alamo maître de son art face à d’encastés Baltasar Ibán.

En 2018, c’est l’envie d’écrire qui s’en est allée avec les carcasses d’un lot de toros qui ne satisfera même pas les bouchers pour certains d’entre eux. Lot desigual au possible allant de l’imprésentable et maigre numéro un au bodybuildé jabonero sorti en cinquième position. Seul le mal foutu troisième, un poil compliqué avec sa tête chercheuse en troisième tiers, offrit un combat quelque peu en conformité avec ce que l’on est en droit d’attendre d’un toro de combat. C’est l’unique toro dont on peut écrire qu’il prit deux piques — rien d’excessif non plus — car si les autres allèrent tous deux fois au cheval, leur tiers de piques fut à chaque fois une pantalonnade extrêmement mal exécutée par les varilargueros qui s’ingénièrent à placer la puya dans les épaules, au milieu du dos — passons sur les cariocas — sans que quiconque, bien au contraire puisque certains furent applaudis, n’y trouve à redire. Mais le pire — oui il y a pire — fut cette constante du surdosage : pour avoir compté, l’appui de la pique dans l’échine du toro ne durait pas plus de 3 secondes au terme de laquelle le piquero relevait la vara sur ordre des maestros. Et on comprend ces derniers car si la course avait été piquée selon la normale — 2 piques basiques on s’entend —, aucun de ces cinq toros ne serait arrivé vivant au troisième tiers. 

Mais de tout cela, le gros du public s’en moque, n’exige plus rien, n’attend plus rien que l’espoir de voir tomber une oreille ou d’écouter la « muuuuuusica ». Peu importe que Thomas Dufau ait pris le descabello par deux fois sans avoir réussi au préalable à enfoncer son épée de plus d’un centimètre dans ses toros. Peu importe son toreo distancié et commandé par le pico de la muleta. Peu importe les poses à tête passée d’un Escribano dont on connaît maintenant par coeur la proposition scénique bien chiche en troisième tiers. Seul Del Alamo s’arrima à moitié face à son premier qui cassait les fins de passes par de violents hachazos que le maestro réussit à régler un petit peu. Lui au moins avance réellement la main et donne une vraie sortie. 

Les Aturins étaient contraints par l’hommage dû à Iván Fandiño de mettre leur ligne torista entre parenthèses cette année. On comprend. Mais l’on espère aussi et surtout que l’équipe menée par Pinot, Cazalet et Salomé saura reprendre les rênes d’une arène où l’on veut voir des TOROS.

  1. Anne-Marie Répondre
    Ouah qu'il est fâché Laurent ! Règles et Secrets de la Corrida, de Georges Lestié. Cette petite « vieillerie » de 1964 est une merveille. Si certains pouvaient s’en inspirer de nos jours…
  2. Anne-Marie Répondre
    Et c’est quoi cette « Une » pourrie du Midi Libre, édition Montpellier, de ce jour ? Ils sont tombés sur la tête…

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