logo

Jean Lafont : une malle pleine de gens.

Après le décès de Jean Lafont nous avions partagé ici l’hommage génial que lui rendit Jacques Durand : Mort d’un Dandy.
Il faut dire qu’il n’y avait guère que Jacques pour être à la hauteur de la personnalité du disparu.
Un peu plus d’un an après, les éditions Atelier Baie viennent de publier «Jean Lafont» un ouvrage en forme de malle aux souvenirs.
Cette malle ne contient pas, comme celle de Pessoa, quelque hétéronyme que ce soit, mais l’évocation de l’incroyable vie de Jean Lafont, les noms et histoires de ceux qui ont jalonné ce parcours hors normes.
Il serait vain de prétendre évoquer ici ne serait-ce qu’une infime partie, même non exhaustive, de tous ces gens. Nous nous contenterons de deux extraits du livre qui évoquent la fin du maître du mas des Hourtès

Le premier est de Jean-Michel Othoniel qui réalisa le tombeau de Jean Lafont inauguré de son vivant : «Cette image (que vous découvrirez dans le livre) a été prise à la fin du déjeuner organisé après le faux enterrement que Jean avait lui-même orchestré pour fêter l’achèvement de son tombeau. Il se délectait du plaisir d’être présent à ses funérailles. Il en avait choisi la musique –Le lion est mort ce soir– qu’il a fait jouer, lui, le passionné d’opéra, par une banda d’étudiants nîmois, et le plus faux possible. Il a pu vérifier qui était venu lui rendre un dernier hommage, qui pleurait, qui déclamait des discours… On s’est tous beaucoup amusé de son impertinence, lui le premier…»

Après l’épilogue d’Othoniel le livre se clôture sur un texte que Sophie Cale a prononcé lors des obsèques du manadier : «Comme vous le savez peut-être, le premier enterrement de Jean Lafont a déjà eu lieu en 2004. Il y avait tout comme aujourd’hui une fanfare, des chansons, des discours, mais aussi une tombe. Une tombe et pas de défunt. Jean avait tout organisé et il trônait au repas de ses funérailles. Seulement, peu de temps après, il fut victime d’un grave malaise. Comme si la mort réclamait le corps. Par bonheur il en ré-échappa. Cette fois-ci, la mort s’est manifestée avant le décès, sous la forme d’un arbre venu s’abattre sur le tombeau de Jean. Et Jean a suivi de près l’affaissement de la dernière demeure qu’il s’était choisie. Pour ce deuxième enterrement nous avons donc une mort, mais pas de tombeau. Décidément, Jean Lafont n’a jamais fait les choses comme les autres.»

Le Jean Lafont de l’Atelier BAIE est un projet de Hocine Rouagdia. La préface est signée par le romancier Benoît Duteurtre.
L’iconographie est absolument foisonnante et fera voyager beaucoup de ceux, chez nous, qui sans avoir connu Jean Lafont ont tout de même été les témoins des ces époques.

Jean Lafont
Editions Atelier BAIE
Préface Benoit Duteurtre
ormat 17 x 24 cm, 176 pages, 200 documents
Prix 25€,
quadri ISBN 978-2-919208-51-7. avril 2019.

Laisser un commentaire

*

captcha *