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Juste une cicatrice

C’est juste une cicatrice. Un trait vertical court. Une brève curiosité cutanée sur la nuque, stigmate qui en dit finalement très peu sur ces mois d’incertitudes qui s’égrainèrent dans les couloirs d’un institut spécialisé de Tolède où certains pensaient qu’il ne se redresserait jamais, qu’il ne remarcherait plus…

Le 29 juin 2019 à Boujan-sur-Libron, juste avant le paseo de la novillada d’Antonio Silva, Michel Bouisseren a fait saluer en piste le matador Manolo Vanegas, qui s’est alors avancé de quelques mètres sous la canicule et s’est adressé au public dans un français impeccable qu’il nous faudra un jour lui rendre.

Une heure avant cela, au pied des arènes de Béziers, à l’angle du boulevard Ernest Perréal, Manolo Vanegas patientait à un feu rouge. Quelques instants avant qu’il ne s’engouffre dans un gros véhicule qui l’emmènerait vers Boujan, il attendait là, devant la piscine municipale et les arènes vides, avec une dignité qui donne encore l’illusion de lui voir passer dans les mains une série de statuaires.

De Vic à Aignan, de novillada en alternative, d’Aguirre en Alcurrucen, de ces rares fois finalement où nous l’avons vu, il y a aujourd’hui ce torero qui à l’angle d’un boulevard biterrois tient une canne dans sa main, presque comme si de rien n’était…

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