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Nicolas Rivière

Dignes de notre éternelle estime

Joseph Conrad, La Ligne d’ombre Les premières menaces, lointaines, s’étaient amoncelées tout au long de la corrida-concours matinale. Le ciel se chargeait, pompait tranquillement de l’encre comme un picador exécutant de viles consignes. Ça n’avait l’air de rien. Il faisait encore un temps magnifique. Puis ça s’est couvert par paliers, en des tons qui n’appelaient pas forcément à la prudence, qui n’invitaient pas quoi
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Paraguas

Il a fait le paseo exactement comme sur l’affiche. La petite, celle de la corrida de Reta de Casta Navarra, ce cartel old school, plus à l’ancienne tu meurs – Reta me mata – , 5 euros l’unité, 10 euros les trois.  Comme sur l’affiche oui. Sin peto. Sans caparaçon. La corrida d’il y a un siècle et plus, où l’on passait par demi-douzaine au moins les vieilles carnes increvables, a cuerpo limpio, en rembourrant avec de
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Alors, c’était bien ?

C’est la question qui tue. Qui exaspère. « Alors ? C’était bien ? ». On a envie d’être désagréable, d’en rajouter, d’exagérer, de mentir rien que pour faire chier. Comme un réflexe, une question d’hygiène.  En plus, les pauvres bougres, ça leur est tombé dessus alors qu’ils n’avaient vraiment rien demandé. Ils remontaient tranquillement la rue Gambetta, quasiment déserte, tournant le dos à l’Adour. Un trio de vieux s
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… Évidemment, d’être souillés

Aucun doute. Aucune hésitation. Quand il apparait subitement sur la butte de Nissan-Lez-Ensérune, en surplomb de la Départementale 609, dans cette plaine du Biterrois où les vignes et l’asphalte s’étirent en lignes droites et en platitudes partagées, on s’arrête sans tergiverser. Bifurcation en catastrophe, sans clignotant. Le diesel qui vous colle au derjo depuis Narbonne écrase un coup de klaxon extenué. Là ! C’est
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La caste sans cesse abreuvée

Le lundi 15 mai 1989, dans les colonnes de Libération, à propos des toros de Guardiola affrontés la veille dans les arènes de Nîmes par Christian Montcouquiol Nimeño II, seul ou presque et sous un Mistral tourbillonnant, Jacques Durand avait évoqué « un après-midi de chasseurs de toreros, de cargos noirs qui tanguaient en piste, bourrés de fureur, de locomotives qui tractaient sur trente mètres  les picadors et leurs
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