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Hier soir, nous étions en Espagne

D’un bout à l’autre du fil, ou plus exactement de l’écran interposé, cette nouvelle façon de prendre l’apéritif, on n’a plus osé se lamenter, pas même se plaindre… À l’amie qui hier encore, par téléphone, me demandait si nous avions la moindre chance d’aller à Madrid pour la San Isidro, je n’ai même pas adressé un soupir ni esquissé un haussement d’épaules qu’elle n’aurait d’ailleurs pas vu. Il n’y aura pas de Madrid non, désolé, pas de San Isidro. On ne fera pas l’escale de Pampelune à l’aller, ni celle de Santander au retour, quand on trouve sur la carte toutes les bonnes raisons de ne pas rentrer tout de suite à Toulouse. Il n’y aura pas d’Espagne, tout simplement, pas de taureaux. Il n’y aura sans doute rien pendant un long moment, et l’on pourra toujours compter les regrets, tout ce futile et cet essentiel que l’on aura laissé en route, trop certain de pouvoir vite et sans difficulté le retrouver quand nous en aurions envie.

Il y a bien évidemment beaucoup plus grave que ce « pas d’Espagne », que ce « pas de taureaux », que cette « temporada » qui n’aura pas lieu…

Alors derrière les écrans, la connexion instable et le pixel ingrat, plutôt que de pleurnicher sur notre sort anecdotique, ce sont finalement quelques photos que nous avons échangées, prétextes à divers récits, divers souvenirs, quelques fous rires… On a même re-feuilleté, histoire de se donner faim comme si cela ne suffisait pas, l’ouvrage de Xavier Domingo, Le Goût de l’Espagne, dans sa version de 1992, avec son carnet d’adresses presque aussi obsolète que celui de Raymond Dumay trente ans auparavant..

Hier soir, nous étions en Espagne.

Nicolas Rivière

  1. Anne Marie Répondre
    Oui, nous sommes tous chez nous, dans nos têtes, dans nos souvenirs, et dans notre espoir. Le goût de l'Espagne, le goût du Sud Ouest, le goût du Sud Est, le goût et l'odeur de nos chers Toros. Allons, ça ira mieux !6

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