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San Fermín 1977

Nineteen seventy-seven…

Je ne sais qui a eu la bonne idée d’exhumer ce film de 50 minutes réalisé en 1977 par un couple d’Américains mais le fait est qu’au fond de nos enfermements Youtube propose de plonger dans les San Fermines d’il y a 40 et quelques années en compagnie d’un groupe d’Américains fidèles des encierros et le résultat est superbe : image bavant un peu, sautant parfois, la caméra y est un oeil subjectif pour le moins stupéfait par le spectacle qu’il découvre et documente sans trop l’analyser. Qui a un jour mis un pied sur les pavés du fameux parcours à 8 heures du matin sait bien que rien n’est plus faux que ces images de TVE où l’on voit tout, distingue, dissèque, suit, analyse et commente l’encierro. Ma modeste expérience se résume à me retrouver bloqué un jour au milieu d’un groupe sans pouvoir courir au début de l’Estafeta et voir un train débouler à quelques mètres en martelant les pavés… C’est précisément ce que l’on retrouve dans ce documentaire, dans l’interview du coureur Américain Joe Distler dans l’Estafeta qui démarre tout d’un coup, dans l’énervement du Guardia Civil vociférant et envahissant le champ en grimpant sur la barrière de Santo Domingo. Je suis injuste : on découvre les images hallucinantes d’un montón passé paraît-il à la postérité au cours duquel un jeune navarrais trouva la mort le 8 juillet 1977, et la vision hallucinée de toutes ces sensations incompréhensibles auquel le nouveau venu se retrouve confronté dans ce gigantesque cirque : Galán tuant sans muleta, jeux basques, dîners interminables et alors enfumés, discussions sur la course, mouvements de foule au soleil, visite à l’hôpital… la bande-son directe sans le moindre commentaire retranscrit l’ambiance tel quel sans l’irruption d’un quelconque spécialiste ou supposé expert. Précieux.

Témoignage du temps qui passe et des temps qui changent : cette séquence brute et sublime du toro tué, arrastré, puis écorché, vidé, découpé à la boucherie des arènes : scène impossible à filmer ou photographier aujourd’hui où le monde crétin de la tauromachie prétend défendre celle-ci en niant la mort qui lui est intrinsèque.

https://youtu.be/si14jOykdLk

  1. Anne Marie Répondre
    Toujours un plaisir évidemment. Mais déjà vu sur Aplausos.es le 31 janvier dernier. Pas grave... Il ne nous reste plus que les souvenirs, pour l'instant. Cela ne fait pas de mal de ressasser.
  2. Fabien Penchinat Répondre
    Tu es visionnaire dans ta conclusion. Youtube a déjà supprimé ladite vidéo "car elle ne respectait pas les conditions d'utilisation de YouTube". Fabien

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