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Céret 2014, feria cárdena

LL-valesorraiaL’Adac vient d’annoncer les ganaderías qui fouleront le sable catalan en juillet, et il n’est pas exagéré d’écrire que, sur le papier, le plateau bravo donne réellement envie : une corrida de D. Adolfo Martín Andrés, une autre de Hros. de Felipe Bartolomé Sanz et, enfin, une dernière sous la forme d’une sorte de competencia entre les élevages de D. Victorino Martín Andrés et D. José Escolar Gil. Pour autant que l’affiche soit belle, c’est sur la novillada que l’Adac retrouve son esprit, sa gouaille et sa folie : Vale do Sorraia ! Pour beaucoup d’aficionados, même le nom est inconnu.

En creusant un peu, on découvre que le fer appartient à la famille Ribeiro Telles, dont la quinta « Torrinha », à Coruche, est le centre nerveux du clan, et que le nom apparaît officiellement dans les années 1960-1970 même si l’élevage existait, lui — sous le nom de David Manuel Godinho Ribeiro Telles —, depuis les années 1950 — il est même permis d’écrire que David Ribeiro Telles, le fondateur des Vale do Sorraia, a hérité d’un très vieil élevage de race portugaise fondé à la fin du XIXe siècle par son grand-père Joaquim Ribeiro Telles.

Au début, le Ribeiro Telles était un mélange dont l’ascendance était majoritairement Pinto Barreiros, et dans lequel on pouvait aussi trouver par exemple des bêtes vazqueñas récupérées chez les Palha lorsque ceux-ci décidèrent de changer le sang de leur ganadería. En 1964, David Ribeiro Telles fonde un second élevage en rachetant le fer des Herdeiros de Emílio Infante da Câmara — ce fer lui permet d’intégrer l’U.C.T.L. — tout en changeant le sang par du… Pinto Barreiros.

Aujourd’hui, le Vale do Sorraia conserve le fer originel, un « D » et un « G » entrecroisés, et la famille l’annonce comme d’origine Norberto Pedroso et Saltillo. Le Norberto Pedroso est une énigme dans l’histoire de la cabaña brava portugaise. Norberto de Vasconcellos Mascarenhas Pedroso aurait fondé son élevage dans les années 1910 en croisant des bêtes de son beau-père, Emílio Infante da Câmara, avec d’autres de la Casa da Junqueira, de caste portugaise, et des sementales de Palha Blanco ! Autant avouer que nous sommes bien loin du sang Saltillo.

Néanmoins, il faut croire que le XXe siècle a fait évoluer les choses puisque les deux derniers élevages à revendiquer l’origine Norberto Pedroso sont Vale do Sorraia et Irmãos Dias — déjà sortis à Céret en 2012. D’où vient le Saltillo ? Quand a-t-il été introduit ? La question reste sans réponse même si, concernant les Vale do Sorraia, certains évoquent le passage d’un toro de Moreno de Silva dans les années 1980 ou 1990. Dans le même ordre d’idée, il semblerait que la famille Ribeiro Telles ait tenté un croisement avec un ou plusieurs toros de Los Bayones — pour donner du volume ? —, ainsi qu’avec des bêtes de Vinhas d’origine Santa Coloma-Buendía.

Au final, peu nous importe toute cette généalogie. Au campo, les Vale do Sorraia détestent la présence importune des hommes. Ils vont et viennent, courent en tous sens et promènent leur physique rustre et costaud venu de nulle part avec une fierté certaine. Peu nombreuses sont les commissions taurines à être passées les voir — à notre connaissance seules l’Adac et Orthez y ont pointé le bout de leur nez —,  et il convient de se réjouir que l’élevage ait récupéré la carte verte cette année.

Les Cérétans restent dans leur ligne avec ces Vale do Sorraia, et c’est une très bonne nouvelle !

  1. richaud Répondre
    Merci de ces quelques renseignements,concernant le Vale do Sorraia.On connait l'élevage phare des Ribeiro Telles qui sortait régulièrement à Seville il y a dix , quinze ans maintenant. Faible et décasté, si je ne me trompe pas.Comment imaginer que cette grande famille de ganaderos et de toreros ait pu conserver cette rame là,et où sort-elle habituellement? Enfin , peut-être aurons nous une vraie découverte avec ces toros! Faisons confiance en L'A-D-A-C , comme toujours . Encore merci!

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