logo

La manif pas pour tous !

azpeitiaJ’avais pensé tourner ça sous le coup de l’humour. Je m’étais dit que j’écrirais une lettre à mes chères cultures taurines pour les prévenir de mon absence le samedi 19 avril 2014 à Arles. J’avais trouvé l’excuse de la plantation des tomates — et j’ai des ambitions en la matière ! —, de l’impossibilité qui était la mienne de ne pouvoir assister aux phases finales de The Voice, de mon incurie congénitale à tenir à jour un calendrier et un agenda si bien que j’en avais oublié cette invitation — qu’il eût été discourtois d’annuler — à une soirée karakoé déguisée tendance années 1980. J’avais tout cela en tête.

Mais les fausses excuses, prêteraient-elles pourtant à sourire, n’ont aucun intérêt. La vérité, qui n’est écrite nulle part, ma vérité, en vérité ! c’est que cette manifestation du 19 avril 2014 à Arles est une mascarade qui salit le terme même de « manifestation ». L’appel à se rassembler et à manifester a beau être soutenu et lancé par, je cite, « toutes les composantes du monde taurin français » (ben tiens !), non seulement je n’arrive pas à y trouver un quelconque fonds de sérieux mais encore moins à adhérer, ne serait-ce que du bout des doigts, même fuera de cacho, à l’idée de cette manifestation.

Si « toutes les composantes de l’Afición » désirent vraiment compter leurs rangs, puisqu’il s’agit de cela — et aussi de vouloir montrer aux groupuscules zantis la force de l’Afición —, pourquoi ne pas organiser cette manifestation en plein mois de février dans les rues d’Arles ou de Bayonne, ou d’ailleurs ? Il me semble un tantinet facile de convoquer les aficionados en plein cœur du week-end pascal à Arles, où a lieu la première grande féria française de l’année — par le nombre de spectacles et de places sur les gradins et non par la qualité des affiches proposées. Horaire ? 16 h ! Autant dire une petite heure et demie avant que ne s’ébranle le paseíllo de la corrida de pseudo-figuras du cycle : El Juli, Manzanita et le fils de l’empresa, Juan Bautista ! Rien moins que ça. De deux choses l’une : ou les organisateurs — l’O.N.C.T. en tête, toujours présidée par celui qui a remué la m… sous le nez des zantis depuis des années et qui geint maintenant à grosses larmes à longueur d’éditos et d’opus de plus en plus mal ficelés parce que ces limités de la céphalée osent s’exciter le chorizo sur la tauromachie — ont peur de rater la mobilisation de l’Afición, en choisissant donc une date au remplissage facile, ou l’empresa a craint de ne pouvoir remplir ses arènes un jour de cartel cumbre, en proposant sa plaza et sa date pour s’assurer que tous les badauds présents achèveront bien leur marche des fiertés devant les petites fenêtres de la taquilla ; ou — dernière option mais raisonnablement non envisageable, soyons sérieux — l’empresa et l’O.N.C.T. se seraient entendues pour que chacune fasse de ce 19 avril une réussite pour elle-même. Je n’ose croire à une telle accointance d’intérêts.

Mascarade donc pour laquelle nous espérons sincèrement que cette manifestation n’aura pas à affronter l’ire zanti de laquelle pourrait découler un trouble à l’ordre public dont on accuserait bien facilement le rassemblement de l’Afición — c’est le jeu actuel mené par les zantis, qui ne manqueront pas de rappeler que si le nouveau Premier ministre est à classer parmi les défenseurs de la tauromachie il est aussi à l’origine, en tant que ministre de l’Intérieur, de la « jurisprudence Dieudonné » ; « jurisprudence » extrêmement dangereuse pour l’avenir des manifestations taurines.

  1. dominguin Répondre
    On peut également demander au zantis de (se) "manifester" à Arles ou à Bayonne en février ou en décembre c'est bien aussi. Non

Laisser un commentaire

*

captcha *