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Les putes en deuil

hcb3Elle m’a été annoncée la veille au soir… sa mort. Les vieux meurent. Et s’ils ont bien vécu, ce n’est pas si grave que cela après tout.

En faisant la queue, je lisais les murs. Dessus, la vie d’Henri Cartier-Bresson était confettisée. Ça continue comme ça une mort. Quelques mots posés sur un grand mur blanc en guise de repères, et votre nom écrit en gros quand vous vous appelez Cartier-Bresson !

En parcourant cette vie comme un roman, c’est au mort de la veille que je pensais, Gabriel García Márquez. Les nécrologues vont y aller de bon cœur : Cent Ans de solitude et le génie et la magie et Gabo, ce surnom très années 1950, panama et carlingues cubaines. Et ça serait vrai tout ce cirque autour d’un vieux qui venait de se faire la malle.

Dans la seconde salle de l’exposition Cartier-Bresson, j’ai trouvé que trop c’était trop ! Géométrie, maîtrise de l’espace, qualité des sujets et l’infini des gris. Pff… Écœurant !

En sortant, j’ai parcouru le journal du jour et la nécro de Gabo. Y avait tout dedans : Cent Ans de solitude et le génie et la magie et le surnom années 1950, panama et carlingues cubaines.

En croisant la rue Saint-Denis, j’ai imaginé que les putes étaient en deuil et que, finalement, finalement, magie et géométrie s’achevaient en « ie » comme poésie.

Demain, les cloches pouvaient bien se faire tirer le portrait à Arles ; cloches ça finit en « oche » comme moche.

Du 12 février au 9 juin 2014, exposition « Henri Cartier-Bresson », au Centre Pompidou, à Paris.

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