logo

La maison mère

LL-mayoralC’est un des choix étonnants — et originaux — de l’Adac pour cette temporada 2014 : la ganaderia Hros. de D. Felipe Bartolomé Sanz. Mis à part quelques toros isolés, dont un, ‘Gargantillo’, déclaré vainqueur de la corrida concours de Saragosse en 2011, les aficionados ont peu de repères sur cet élevage tombé dans les oubliettes de l’histoire malgré un passé richement rempli et une présentation en France qui date de… 1935, à Vic-Fezensac.

En 1932, Felipe Bartolomé Sanz achète avec son filleul Joaquín Buendía le mythique élevage du comte de Santa Coloma et se défait des bêtes qu’il détenait depuis 1921 de Rafael Surga. À partir de cette date, 1932, les destinées de la ganaderia de Felipe Bartolomé vont être plus qu’étroitement liées à celles de la casa Buendía. L’origine est la même et l’on peut imaginer que les choix de sélection le furent également, même après la mort de Felipe Bartolomé, en 1959.

Le mayoral, José Luna Martínez, est un homme taiseux et prudent. Il connaît ses toros et ses vaches sur le bout des doigts et sait qu’on ne s’approche pas impunément d’un toro de Santa Coloma, même sagement installé dans un 4×4 qui a dû voir passer quelques coups de corne. Garder la distance, respecter les terrains du toro sont des évidences parfaitement respectées dans cette finca accidentée et rebondie de « Mojón Blanco ».

Les toros qui attendent Céret sont séparés dans divers cercados, « parce qu’ils se battent beaucoup », et les deux plus grands se cachent sous les arbres sur la colline, et ce serait mission impossible de vouloir les en déloger. Pas de fundas, ici, Pepe Luna n’aime pas ça, un point c’est tout, comme il rogne ce matin après les défilés d’indécents bovins dans les arènes de Séville ces derniers jours : « Tu crois que le Daniel Ruiz il avait que ça à présenter ? Il vend douze corridas par an et il amène ça ? À Séville ? Pouah ! Depuis que les figuritas ont annoncé qu’elles ne viendraient pas, les ganaderos ont changé les lots ! C’est pitoyable ce cirque ! »

Les toros de Céret, il en pense quoi ? Ben, rien de spécial. Pour lui ils sont beaux et restent dans le type de la maison, après on verra. À mots couverts, il finit par évoquer les sementales de la maison ; maison qu’il entend dans le sens très élargi de la casa Buendía. « Jusqu’à il y a trois ans, il y avait un semental de Rehuelga, ici, et depuis cette année, on teste un Ana Romero… » qui fuit l’appareil photo dans les herbes hautes et jaunes du cercado des vaches.

On lui a souhaité bonne chance pour la corrida cérétane ; il a souri et gardé la distance.

Retrouvez, sous la rubrique « Galeries », une série de photographies consacrée à la ganaderia Hros. de D. Felipe Bartolomé Sanz.

Laisser un commentaire

*

captcha *