Il y a ceux qui voudraient écrire comme Proust, et qui ne le peuvent pas. Ils vendent certes quelques livres, mais des Proust il n’y en a qu’un seul et, longtemps, les mauvais copieurs pourront se lever de bonne heure. Comme il n’y a qu’un seul Proust, il n’y a, aussi, qu’un seul Paco Ojeda. Juan Leal a beau admirer, copier et, surtout, singer le maestro, il n’arrivera jamais au niveau du berger et continuera donc longtemps à gâcher des toros comme ce sixième de Pedrés, éléphantesque, hors du type, mais qui, dans la première série de muletazos, mettait la tête comme dans un rêve de torero. Voltereta + voltereta = deux oreilles à Bayonne où le français ne fit pas l’ombre d’une passe sincère, à la différence de son collègue Paco Ureña qui, lui, n’a pas l’intention de devenir Ojeda ni un autre mais aimerait bien devenir lui, classiquement lui, tout court ! Peut-être.
Les Pedrés composaient un lot totalement disparate de physique et dans lequel le seul toro con trapío fut le plus léger de l’envoi, c’est-à-dire le numéro 2. Lot noble, pas stupide et gentiment bravache au cheval sans pour autant nous faire sauter de notre siège. Entre les Pedraza de Yeltes et les Pedrés, les Aldeanueva ont le vent en poupe ces dernières années — la funda bien en place et le marché ouvert.
À Parentis, le lendemain matin, Tulio Salguero et Daniel Crespo ont fait beaucoup de passes sans se salir l’habit de lumières à des novillos de Marqués de Albaserrada. Le destoreo et le fuera de cacho ont le vent en poupe ces dernières années.