La librairie Torcatis de Perpignan est née en 1945 ; ‘Islero’ allait tuer Manolete dans deux ans et l’Afición bouffait encore la Barcelone folle et chinoise dans laquelle le photographe Joan Colom immortalisait les popotins célestes des putes du Raval dans les années 1950. ‘Canito’ devait déjà faire des photos qu’il signerait en gras et noir de son célèbre « Cano » ; Franco allait durer encore trente ans comme un vieil os enterré par un chien égoïste et que seule l’usure du temps peut rendre aux vents et aux fureurs.
« La liberté est une librairie », a écrit Joan Margarit i Consarnau. C’est la devise de Torcatis, et si la liberté n’est qu’un rêve les livres ne sont alors qu’une nuit sublime, au pluriel et sans fin.
Louis Torcatis fut résistant, laissé pour mort par la police, en 1944. Il restait cependant assez de sang et d’or dans son corps meurtri pour informer ses camarades de lutte du péril qui les attendait. Un an après, sa veuve fondait la librairie qui porterait son nom et donnerait au mot mémoire un sens réel et si vivant.
La librairie Torcatis est située au 10, rue Mailly, à Perpignan.
Le vernissage de l’exposition « Analectes taurines » est prévu le samedi 6 septembre 2014, de 11 heures à 13 heures, à la librairie Torcatis. C’est l’heure où les amis aiment se réunir pour boire un verre et déjeuner ensemble ; et sera l’occasion d’y découvrir nos trente-six images et de déguster la cuvée « Espontáneo » du vigneron gardois Ludovic Engelvin.