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Ils viennent d’où, vos Domecq ?

LL-josémanuelsanchez1Même avec une certaine habitude, la visite de ganaderías de toros de lidia peut être source de surprises. C’est une des raisons qui nous pousse aussi à cavalcader sur des sentiers de terre sèche pour trouver, enfin, l’entrée d’un élevage où nous attend un mayoral qui, au téléphone, ne donnait pas le sentiment de sauter au plafond à l’idée de nous recevoir. Les surprises peuvent prendre la forme de réalités on ne peut plus diverses, mais qui, rapidement, se parent du visage de la déconvenue : « Désolé mais y a plus de mâles depuis deux ans. Ah, je ne vous l’avais pas dit au téléphone ? Ici, c’est la finca des vaches ! Les toros sont à cinquante kilomètres dans la province. Si vous voulez, on y va demain… Rendez-vous ? Non, je n’ai pas de rendez-vous aujourd’hui, vous devez vous tromper. Je vous attends depuis deux heures, vous n’êtes pas à la bonne finca, ici y a plus rien ! »

D’autres fois, les surprises sont le fait de notre méconnaissance des choses ou, pour être tout à fait franc, de notre manque de préparation d’une visite. La première fois que les portes de la ganadería de Sánchez-Cobaleda nous furent ouvertes, avec toute la gentillesse d’un mayoral qui venait d’être opéré de l’appendicite une semaine auparavant, ce furent quatre élevages et non pas deux comme nous l’attendions qu’il nous fut possible de découvrir : Sánchez-Cobaleda et Terrubias, mais aussi Castillejo de Huebra et D. José Manuel Sánchez. Quatre élevages, trois encastes ! En 2014, les deux premiers n’existent plus, au grand dam de la ganadera et des aficionados a los toros, mais les Murube poursuivent leur chemin avec succès dans les corridas de rejón, en Espagne et en France. C’est déjà ça.

Quand il eut achevé le tour de tous les berrendos de la camada de saca, le mayoral de Benítez Cubero — qui avait grandi chez Miura — nous proposa de photographier les Pallarés. Parmi nous, un seul ne broncha pas car il savait que les Benítez Cubero menaient, séparément des massifs Hidalgo Barquero, une pointe de Santa Coloma d’origine Buendía sous l’appellation Pallarés. Ça sort peu, c’est dommage, et ça nous changerait des dizaines de lots de novillos sosos de La Quinta. Pourquoi pas ?

Un matin de brume ensoleillée, Mariano de León, la voix posée, le regard doux, parlait sans s’arrêter de ses toros d’origine Jijón. Pour étayer sa démonstration concernant le tamaño particulier de son trésor, il nous montrait, comme en négatif, des toros d’origine Domecq qui partageaient le même cercado. À la fin, n’y tenant plus, celui qui savait pour les Pallarés se libéra : ils viennent d’où, vos Domecq ? En toute quiétude, Mariano de León répondit qu’ils avaient été achetés à un ganadero d’Estrémadure nommé Adolfo Martín. Il a ajouté que c’était du très bon Domecq.

Retrouvez, sous la rubrique « Galeries », deux séries de photographies : l’une consacrée aux toros de D. José Manuel Sánchez, l’autre à ceux de D. José Benítez Cubero et de Pallarés.

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