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Cenicientos, « valle del terror »

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Début des années 1990. Deux collaborateurs de la revue Toros se mettent en tête d’écumer la vallée du Río Tiétar.

À cette époque, personne sans doute ne faisait le déplacement dans cette partie de la Castille profonde pour y voir des courses de toros. Internet n’existait pas, et la presse autorisée ne traitait pas ces courses-là. Les temps étaient bien différents et les rares informations qui arrivaient jusqu’à nos oreilles, via la revue Aplausos, étaient généralement liées aux drames qui parfois s’y jouaient.

La seule façon de se faire une idée de la réalité était de prendre sa voiture, en plein mois d’août, et de se laisser guider, un peu, par le hasard. De retour de cet été brûlant, les deux compères rendirent compte au lectorat et mirent en lumière les aficionados du village perdu de Cenicientos, capitale de cette « vallée de la terreur ».

Il n’est pas inutile aujourd’hui de remettre les choses dans leur contexte. Ce qui nous attira alors, à Cenicientos, c’étaient l’inconnu, l’improbable, la découverte et un certain exotisme. L’exotisme de la vallée du Río Tiétar, c’étaient les novilladas, et non les corridas de toros. Chaque été, d’obscurs novilleros étaient conviés à venir se mesurer à des courses terrifiantes, à la présentation souvent monstrueuse, à la caste parfois incertaine.

Les arènes de Cenicientos étaient alors portatives, la rue qui y menait pas encore goudronnée. 
Il était là le véritable esprit de Cenicientos, dans cette rareté, cet inconnu dans lequel nous nous perdions avec délice.

Quelques années plus tard, pour des raisons diverses et variées, les novilladas furent abandonnées, et les aficionados qui présidaient aux destinées des petites arènes, remplacés par d’autres. La portative a fait place à une arène en dur, et l’inconnu de ces inoubliables novilladas a laissé place à des corridas de toros et des élevages bien plus conventionnels. La « vallée de la terreur » est désormais un lointain souvenir.

Les deux photographies qui illustrent ce post sont tirées d’une des planches-contacts de mon premier voyage, l’année qui suivit l’expédition originelle de Pierre Dupuy et Frédéric Bruschet. Le premier toro, pardon le premier novillo de l’élevage de José Luis Sánchez y Sánchez envoya violemment le groupe équestre contre la barrière avant de le retourner comme une crêpe. Émotion, sensation inoubliable que ces arènes qui tremblent, grincent, reculent presque.

Le novillero c’était Rafael González, que nous retrouverons quelques années plus tard, à Céret, pour une terrifiante novillada de Dña. Dolores Aguirre Ybarra — Saint-Ferréol 1995. Rafael avait la particularité d’affronter ces imposantes novilladas avec le sourire et une quiétude qui nous laissaient pantois…

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  1. Charlotte Répondre
    Deux petites précisions proposées à la sagacité de CyR: En premier lieu, vous n'avez pas été tendres avec l'orthographe aléatoire que vous avez récemment stigmatisée dans le tract nîmois. Soit. Et vous aviez sur le sujet, entièrement raison tant sur le fond que sur la forme. Néanmoins, il serait alors louable, voire équitable, de votre part d'être inattaquables sur la vôtre. Je vous rappelle alors que délices, - dans le sens où vous employez ce mot ici - (tout comme d'ailleurs amours et orgues), doivent être écrits au féminin pluriel. En second lieu, il semblerait que la polémique avec le Président de l'ONCT se soit éteinte sur CyR au bout de trois jours. Son site est à l'arrêt depuis un mois ce qui en dit long sur le sérieux de l'individu si prompt à donner urbi et orbi tant de leçons depuis qu'il s'est autoproclamé représentant de l'afición Pas de la mienne en tous cas.

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