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Pinder à Arles

playmobil-directeur-du-cirqueCe n’est pas que nous les attendions avec impatience, non, et il serait même plus franc d’écrire que nous n’en avions rien à faire des carteles d’Arles ; mais nous venons de les recevoir, et le communiqué envoyé a au moins eu la vertu de nous faire rire… non, sourire, et c’est déjà beaucoup.

Rassurez-vous, les carteles dévoilés de la féria pascale 2015 n’ont pas le talent de faire sourire d’envie. Cela fait longtemps que l’empresa arlésienne s’englue dans des programmations à ce point resucées qu’à la fin n’en subsiste plus que le court bâtonnet. Non. Le sourire a été provoqué par les en-têtes accompagnant chaque affiche du communiqué. Concédons cependant que l’exercice de « vendre » des corridas à un public souvent peu connaisseur doit être assez complexe… mais tout de même.

Il fut un temps où les affiches de corrida, surtout en Espagne, n’y allaient pas par quatre chemins : « 6 terrorificos 6 », « Extraordinaria corrida », « Fabulosa corrida », etc. L’exagération le disputait à l’outrance ; ça flairait bon le mensonge, parfois le mauvais goût, mais ça y allait franco (oups !), uppercut et pan dans les ratiches.

Là, à Arles, le rédacteur en chef de la communication de l’empresa Jalabert & Lartigue ne boxe pas mais ferait un remarquable Monsieur Loyal chez Pinder. Parmi les tentatrices et « tonitruantes » propositions suivantes : « La nouvelle génération à l’épreuve d’un encaste historique » (brr ! on frissonne pour ces jeunes), « Torería face à une grande ganadería française » (présence de Román Pérez au cartel et de la « grande » ganadería de Dos Hermanas…), c’est le succulent « Torisme de référence » qui tient le haut du pavé et emporte notre admiration. « Torisme » de référence ! Oui ! Il y aurait donc un « torisme » de référence qui sous-entendrait l’existence d’un autre « torisme », lui, tout pourri. Baltasar Ibán devient une référence du « torisme ». Oui.

On sent derrière cette formulation le désir de ratisser large et d’aller chercher le gentil aficionado venu voir Castella ou Manzanita. « Mesdames et messieurs, oyez ! oyez ! le torisme c’est pourri, mais chez nous le torisme il est classe. Il a fait de longues études, il a des diplômes accrochés dans son bureau, il se lave les dents le matin, il pète pas au lit — vous n’attraperez aucune maladie avec lui —, alors viendez voir le torisme de référence… Les fauves resteront en cage ».

Si avec ça Simon Casas ne met pas les pieds à Arles, gageons que Jalabert n’aura alors d’autre choix que d’envoyer son chargé de com’ prendre l’air en haute montagne, à coups de pieds au cul.

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