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On pense à quoi ? La nuit nous rattrape.
 C’était bien. Évidemment que c’était bien. Je me suis fait bouffer par les moustiques cette nuit. Et j’ai mal dormi sur ce matelas. Je vieillis. Comment peut-on vivre ici ? Trois maisons, deux églises… oubliées sur ce plateau ? Peut-être parce que c’est beau ? C’est beau ce plat, c’est vide et vert, et lisse. Fout le bourdon ce paysage. Personne ne dit rien. Les vaches voient à perte de vue ici. Pourquoi je pense aux vaches moi ? Tiens, j’écouterais bien de la musique. Un morceau de jazz peut-être. Faut absolument que je dégote cet album entendu l’autre jour. C’était quoi son nom déjà ? M’en souviens pas mais ça serait parfait pour meubler ce vide. Ça me gratte. Faudra que pas que j’oublie d’envoyer les photos à Miguel cette fois. Vraiment sympa ce mec. Sont quand même différents des Andalous ces types de Castille. Ça joue moins de l’habit. Je vais lire quoi en rentrant ? J’ai Vargas à finir, c’est vrai. J’en étais où d’ailleurs ? En Islande je crois. Un club. Tirer son coup là-dedans, bordel. La solitude est une misère. Chiant ce bouton de moustique. Je dois avoir de la crème à la maison. Et les impôts ? Oh sa race maudite. Va falloir déclarer en rentrant. Et payer. Et les assurances ? Non ça c’est fait. Faudrait que je change de matos. Mais putain c’est une ruine ces appareils photo. Là, clic-clac une photo des bottes de foin dans le vide. Avec de la brume derrière. Comme en Islande tiens. Me faudrait un truc plus léger. Ouais c’est ça, plus léger. Me manquent. Me tarde de les voir. Me manquent. Prochaine course ? Pff, sais pas. On verra. Pas grave. Pourquoi une station-service là ? Z’ont les vaches qui marchent au gasoil ici ? Faut que j’arrête avec les vaches moi. Putain y’a rien, y’a que cette station ici. Et l’autre qui se la racontait en dégustant son verre de rouge. Peux plus saquer ces types du milieu. Des vérités, des certitudes, y’a que ça qui sort de leur suçoir à ces types. « Moi je, moi je. » Toi tu ta gueule. On est trop poli merde. Faudrait faire des Colombine quotidiens contre ses gros tas. Ouais, du canon scié plein la gueule dès qu’ils l’ouvrent. Quoi, tu dis quoi ? Toi-toi-toi tu poum-poum !!! Faudrait pas être grand dans ces voitures. Faudrait de la musique. Coltrane. J’arrive jamais à dormir en voiture. A Love Supreme, c’est ça le titre ! Oui c’est, ça. Pas mal le titre. À chier pour un roman. Sûr. Mais pas mal pour un album de jazz. Quoique, bof, non. Me manquent. Va falloir tondre en rentrant. Le chat sera content. Con de Fraile. Pas pu voir ses toros pour Aire. Une heure trente de retard. Maïté va pouvoir regarder sa télé sans être dérangée ce soir. On dirait qu’elle a peur Maïté quand elle est derrière son bar. J’adore ce vieux bar et cette salle. On dirait un club de musique années 1940. Ou 1950. Vraiment ils vivent ici ? J’aurais dû la prendre en photo derrière son bar. Bien cadrer autour du regard. Avec les bouteilles en fond. Vraiment on dirait qu’elle a peur. Bizarre. Faudrait pouvoir s’arrêter et tirer le portrait de tous les vieux en bord de route. Ils marchent tous en bord de route en Espagne. Sport national. Parlent fort ces cons. Chais pas d’où ça leur vient ? La Méditerranée. Va savoir. Faut que je me douche en rentrant. Et me trouver de la crème pour ces boutons de moustique. Mardi. Y’a quoi à la télé ce soir ? Suis crevé. J’espère que j’ai rien oublié chez Maïté. Le cable ? Non je l’ai mis dans la poche avant du sac photo. J’aurais eu l’air con. Bah. À quoi ça sert toutes ces photos ? Les copains seront contents. Boh. Faudrait qu’on s’arrête 5 minutes. J’ai envie de fumer. Un café aussi. Quintanapalla. Comme d’habitude. Burgos. Après. C’est demain.

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