La desencajonada est un rendez-vous traditionnel au sein de la feria de juillet de Valencia. L’occasion pour les aficionados, mais aussi un public familial de découvrir une partie des toros qui seront combattus lors du cycle. Un spectacle risqué et une responsabilité pour le mayoral des arènes qui a pour mission d’organiser le lâcher des toros et limiter les échauffourées aux issues parfois mortelles. Depuis quelques années on ne nous présente plus qu’une douzaine de toros au lieu de l’intégralité ou presque des corridas. On imagine facilement que les figuras rechignent à présenter leurs corridas triées sur le volet avec la possibilité qu’un ou plusieurs toros ne s’abiment et soient impropres à la course, avec la bénédiction d’une empresa qui veille sur son porte-monnaie et redoute de voir s’envoler les billets à chaque coup de corne ou boiteries d’un toro. Néanmoins, il est indispensable de préserver la desencajonada, de part de sa singularité et de l’émotion que génère ce spectacle.
Cette année, on nous présentait les corridas de Victoriano del Rio et Miura. Parmi les toros de Miura, figuraient un toro sardo, un colorado et un castaño entrepelado. Des pelages de plus en plus rares au milieu des cardenos et des negros, ce qui donnait un intérêt particulier à cette course. Malheureusement, les Miura ont fait honneur à leur caractère trempé et leur sauvagerie, et la desencajonada s’est transformée en règlement de comptes entre frères ennemis. Le sardo, qui a tapé sur tout ce qui se présentait, ainsi que l’impressionnant colorado ne seront pas de la partie dimanche pour cause de K.O. au premier round. Dommage, car on aurait aimé voir ces deux rouquins se battre contre un canasson avec la même énergie.