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Sensiblerie

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Je vous cherchais tous les ans et vous ne manquiez jamais au rendez-vous. Postés, ou plutôt stationnés tous les trois au bord du trottoir à une vingtaine de mètres de la porte des arènes, vous attendiez, en bonne compagnie, la sortie du toro que le cheval ne manquait pas de déposer à quelques décimètres de vos pantoufles. Vous le contempliez un instant avant que le petit cheval ne se cambre de nouveau, patine et accroche tant bien que mal ses sabots sur les pavés glissants pour déplacer la dépouille du toro jusqu’au tracteur chargé de la retirer. Une pratique devenue une habitude au milieu d’une foule d’anonymes de tous âges qui se pressent, circulent, et festoient aux portes des arènes.

Mais vous ne reviendrez plus attendre le passage du toro mort. Sa dépouille ne passera plus dans la rue de la Muntanya comme c’était de coutume.

La commission taurine a désormais décidé de charger le toro aux portes mêmes des arènes, de le couvrir d’une bâche comme on cache sa honte et de l’expédier rapidement vers l’abattoir au travers des ruelles. Et le conseil municipal d’Algemesi se fend d’un communiqué cynique où il félicite la commission taurine pour ce changement – comme on caresse un gentil toutou bien obéissant – et de contribuer à l’amélioration de l’image de la ville, en évitant les situations controversées, impropres et désagréables ainsi que les conduites anormales qui ont lieu après la mort du toro et qui ne correspondent pas aux valeurs de respect des animaux chaque fois plus enracinées dans notre citoyenneté. En résumé dans le texte.

Une amélioration de l’image pour qui et pour quoi faire ? Pour les représentants des organismes animalistes qui peuvent désormais pavaner au balcon de la mairie pendant la becerrada des peñas (sans mise à mort depuis cette année) ou les medias de communication autoproclamés anti taurins et qui ont un accès privilégié au spectacle pour y enregistrer ce que bon leur semble et continuer de vomir leur haine de la tauromachie et leurs mensonges ressassés aux heures de grande écoute ? Un non sens et une belle jambe pour un village qui n’a d’autres prétentions que de vivre tranquillement sa semaine taurine sans rendre de compte à personne.

Aujourd’hui on montre du doigt les personnes qui se pressent aux abords des arènes sous prétexte qu’elles participent à donner une mauvaise image de la ville pendant que bon nombre d’habitants d’Algemesi, aficionados ou encore peñistas haussent les épaules ou approuvent, ignorants le danger qui rôde. Mais ce n’est qu’un début. On peut deviner les intentions du conseil municipal vis à vis de ceux qui occupent les arènes. C’est promis en toute fin du communiqué : « nous continuons de travailler pour que des améliorations soient possibles. » Ah la belle image !

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