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25 ans de tauromachie à Dax

dax-en-habit-de-lumières-chroniques-taurines-1990-2015Pourquoi 1990 ?
Parce que Bernard Dussarrat, l’auteur du présent ouvrage, a voulu actualiser le livre écrit par Patrice Larrossa et publié par l’UBTF en 1992 : Histoire de la tauromachie à Dax. 25 ans donc de corridas à Dax, de novilladas avec ou sans picador, de courses landaises aussi (bel hommage au torero landais ‘Rachou’ violemment accroché le 10 août 2001 par la vache ‘Marilla’ et décédé des suites de ses blessures neuf jours plus tard).
Dax. Le blanc plus blanc que blanc, le foulard nickel, les mocassins bien cirés et des bulles millésimées en lieu et place de la jacqueline qui ne doit plus se consommer en 2016 d’ailleurs. Et tout ce blanc virginal et ce rouge poli qui se rendent aux arènes du parc Théodore Denis pour applaudir les « taureaux » (à prononcer avec un accent « parisien » de préférence) et surtout les « maestrossss » (insister sur s final) qui portent des noms exotiques et des couleurs d’été. Dax, la Feria. Voilà, t’y es ! Comme toutes nos certitudes à la con, ce Dax-là existe, il remplit les arènes et pour sûr les zincs bondés des bodegas du lieu mais s’il existe, il ne peut résumer à lui seul un Dax plus polymorphe et certainement plus taurin. Par jeu, parce que j’étais originaire de l’autre côté du département — donc plutôt montois en matière taurine —, par provocation aussi parfois peut-être, j’ai longtemps réduit Dax à ce spectacle trop lisse d’un public agacé par la moindre rodomontade adressée au ruedo, à un auditoire d’opéra bon chic bon genre qui ne voit dans le toro que le faire-valoir pitoyable d’une figura colorée comme l’été. Il m’exaspèrera encore — on ne se refait pas et puis j’ai raison ! — ce public du 15 août mais je reviendrai à Dax, souvent, on ne se refait pas non plus, c’est ma femme qui le dit que je reviendrai à Dax. Je reviendrai à Dax parce que j’y ai vu des toros et que cette belle arène mérite de grands toros. En feuilletant le livre écrit par Bernard Dussarrat et illustré par le très bon Bertrand Caritey, j’ai touché du doigt ce que la plaza dacquoise m’avait offert de souvenirs heureux ces derniers 25 ans. Après tout, il ne reste que ça à la fin, des souvenirs. ‘Notario’ de Samuel Flores et le faenón du Cid, les Aguirre de 2002, José Tomás, des Escolar d’anthologie en 2012, ‘Vidente’ et ‘Tanquista’ de Cuadri, j’en oublie, c’est forcé.
Loin d’en faire un catalogue, Bernard Dussarrat, raconte, glisse un commentaire plus personnel parfois, une réflexion et, évidemment, heureusement, forcément, quelques pincées de l’humour qu’on lui connaît, en particulier quand il s’agit de jouer avec les mots. Et puis il y a ces pages grises qui distraient ou rendent hommage ou font parler les autres. Il y a ce « carnet de notes » assez succulent de feue l’ANDA (page 73) ou cette double page consacrée au « buzz » causé par ce ‘Desgarbado’ grâcié un soir de septembre 2008 dans l’incompréhension totale des aficionados a los toros.
25 ans de toros à Dax, 300 pages ou pas loin, les photos redoutables de Bertrand Caritey — les beaux portraits putain ! —, la couverture signée par un certain Jérôme Pradet et les jolis mots d’un hautbois que la mélancolie n’a pas empêché de nous donner envie de revenir à Dax.

>>> Dussarrat (Bernard) & Caritey (Bertrand), Dax en habit de lumières. Chroniques taurines, 1990-2015, éditions Passiflore, Dax, 2016.

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