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Que d’émotions !

IMG_0246On le sait depuis 1789, le 14 juillet : « rien ». Cette année nous avons pris trois mois d’avance. Après la commotion de joie qui secoua la Séville taurine la veille, le retour à la normale fut résigné quoique un peu brutal tout de même. Retour des figures et des toros « Domé », retour à la modernité servile et sans émotion, à la médiocrité, la fadeur, la faiblesse. Lot de Nuñez del Cuvillo tout en nuances de nullité et d’ennui pour trois spécialistes du genre : Sébastien Castella, José Mari Manzanares et José Garrido.
Tâchons d’être bref :

Castella : 1/ Fusilito, faible, charge désordonnée, piques anecdotiques, Chicuelinas au son de « me cago en la madre que parió el demonio » proféré par mon voisin, début par statuaires, faena a menos.
4/ Estropajoso : parfaite dégueulasserie qui promena sa faiblesse de son entrée à la mort et à laquelle le torero de Béziers tenta de faire sauver les apparences après un premier tiers parfaitement simulé : quelques séries en baissant la main lors du muletazo pour remonter la muleta en fin de passe d’un léger coup de poignet. Le toro lui même se lassa du subterfuge et attendit la mort totalement amorcillado et décomposé. Parfait plaidoyer anti-taurin.

Manzanares : 2/ Pitimini donna quelques doutes sur ses intentions aux deux premiers tiers (quand il ne se ramassait pas lamentablement la gueule par terre) puis permit à Manzanita de donner une faena dans son style : alluré et distant, ce qui doit contribuer à le rendre admirable en terre sevillane. Le gros danger du toro fut cette tendance à s’arrêter (s’effondrer plutôt) dans les passes de pecho. Grande estocade, 1 oreille.
5/ Triston fut bronco à la pique et permit à Barroso de démontrer efficacité et technique, puis gentil dans la muleta. Ce fut reparti sur la même musique que lors du premier combat : recherche de passe infinie, distance de sécurité, de jolies trucs, un peu mécaniques, l’orchestre fut-il ironique lorsqu’il entama un air qui semblait de kermesse ou de fête foraine ? Estocade desprendida et 1 oreille qui nous font deux, en vous remerciant ma p´tite dame. Outre les coups d’épées, le geste de l’après midi fut ce refus de sortir sur les épaules. Personne ne protesta, ni rien auparavant d’ailleurs.

Garrido : 3/ Rompelios prend deux picotazos et trouve à qui parler au moment de vouloir mal se conduire en se retournant trop tôt dans sa demie passe. Garrido régla le problème puis essora consciencieusement le cornu qui ne devait pas en revenir lui même d’avoir autant de passes à donner. Il en prit tellement que l’on sonna un avis entre les bernardinas et la première estocade où Garrido s’engagea et perdit quasiment son pantalon, salement déchiré. Frayeur en voyant le torero relevé par la veste mais sans cornada apparente. Pinchazo puis bajonazo opportun alors que sonnait le deuxième avis. Garrido paraît nanti de la technique et de la caste nécessaires à l’exploitation du toro faible de demie caste que les figures s’envoient la plupart du temps. Bonne nouvelle pour lui, ma foi.
6/ Manzanillo : incarnation faite animal de l’absence totale de caste que multiplie une mansedumbre toute bonhomme, la génération Y ne touche pas que les gamins. Devant l’évidence, le jeune loup renonça plus vite que je n’osais l’espérer, nouveau bajonazo (affreux celui-là) et confirmation de la qualité des péons pour faire disparaître promptement l’objet du délit de la plaie.

Pour les émotions et le bizarre il fallait au choix : perdre sa carte bleue dans la journée ou regarder (dans un bar sordide de préférence) la fin du match du FC Séville qui, bien que vainqueur à l’aller à Bilbao dut passer par les penaltys pour se qualifier en demie-finale de SA coupe d’Europe ou encore sur le chemin de l’appartement par la rue Buiza y Mensaque, s’apercevoir qu’un quidam pour une raison inconnue avait décidé de jeter à (côté de) la poubelle un bassin féminin de silicone flasque (origine probable : Nuñez del Cuvillo) pourvu de deux orifices à usage personnel. Qui a dit que les gens n’ont plus foi en l’avenir ?
Vive la mariée !

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