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Il et ils

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Paris, le 9 décembre 2013, présentation du livre Dialogue avec Navegante.

Ils étaient tous là, enfin presque, pas l’immense écrivain Simon Casas, professionnellement retenu au Mexique, ni Mario Vargas Llosa — un autre écrivain, paraît-il —, mais le philosophe au livre-outil Wolff, le Club taurin de Paris, le Zocato, le Valade, d’anciens toreros, des vieilles emperlousées passées depuis longtemps de l’eau de toilette au parfum pur, leurs compagnons engoncés de velours, des gens à caméra et appareil photo, des copains… Le théâtre était un peu étroit pour pareille foule. Le jambon, un délice, et l’événement, un succès.

« Il » était là ; « ils » n’étaient pas là. Pas physiquement en tout cas, mais leur souvenir nous serra à tous le cœur quand François Zumbiehl, après avoir pontifié au sujet du livre, reprit le micro pour quelques annonces et nous informer que le maire antitaurin de Bogotá avait perdu son poste. Je fus alors presque étonné de ne pas voir l’assistance se lever pour entonner l’Internationale, la Coupo Santo ou le Chant des partisans.

« Il » était là, élégant et naturel. Sa courte allocution sur le mystère de l’émotion suscitée par le toreo, y compris chez les Américains en croisière mexicaine, fut une merveille de simplicité et de vérité. Corto y derecho. Enfin, Il a signé quelques bouquins et s’est envolé pour l’Amérique.

« Ils » n’étaient pas là, donc. Quand Marion Mazauric remercia les invités, il m’a semblé pourtant que leur nom n’aurait pas dépareillé dans la liste : « Merci à toi, Daniel-Jean Valade, pour ta bonhomie présidentielle et tes costumes alanguis, et merci aux “antis” sans les happenings desquels, désormais, il n’est plus d’événement taurin réussi. »

Pendant ce temps-là… au fort Bastiani de Vieux-Boucau, l’autre « il » attendait de pied ferme que les Tartares du Farghestan menés par le Grand-Forestier animaliste envahissent les Syrtes, attaquent Orsenna, profanent Marina et dévastent l’herbier. Dans son attente héroïque, on l’entend parfois proférer des imprécations, tisser des parallèles « godwiniens » et évoquer les « heures les plus sombres de notre histoire ». De l’autre côté du désert et de la mer, dans les forêts au-delà des pâturages, « ils » n’ont pas vraiment autre chose à proposer. Ne serait-on pas tous le nazi de quelqu’un ?

Pour mieux me comprendre, lisez le communiqué du Dédé de l’ONCT et la tribune libre d’un brave animaliste.

  1. Luz Répondre
    Oeil d'aigle, et plume pertinente. Ole Frédéric
  2. PR Répondre
    Super article ! "les vieilles emperlousées passées depuis longtemps..." j'adore !

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