Je me souviens d’un air qu’on ne pouvait entendre
Sans que le coeur battît et le sang fût en feu
Sans que le feu reprît comme un coeur sous la cendre
Et l’on savait enfin pourquoi le ciel est bleu
Je me souviens d’un air pareil à l’air du large
D’un air pareil au cri des oiseaux migrateurs
Un air dont le sanglot semble porter en marge
La revanche de sel des mers sur leurs dompteurs
Je me souviens d’un air que l’on sifflait dans l’ombre
Dans les temps sans soleils ni chevaliers errants
Quand l’enfance pleurait et dans les catacombes
Rêvait un peuple pur à la mort des tyrans
Louis Aragon, Santa Espina
Lorsque retentiront les premières notes de la Santa Espina, nous aurons une pensée profonde pour Nice, pour l’indécente inhumanité de la mort aveugle, injuste et inutile.
Au dessus du texte, en galerie, les Toros de Céret 2016