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Le mal est pire

The head of a bull are separated for dissection and preservation after a bullfight in Aguascalientes, Mexico.

Le phénomène a des poussées violentes, incontrôlables. Des prises de vigueur de plus en plus fréquentes, renforcées chez certains par l’émulation de l’unanimisme, la griserie rassurante de la meute hurlante.
Des différentes plaies qui affectent la tauromachie contemporaine, le panurgisme « triomphalisto-crisolien » et ses indultos tout en dentelle, se hisse parmi ce qui se fait de plus navrant.
Cette faillite, dont on mesure en ce printemps la prodigieuse puissance de contagion, d’Arles à Séville en attendant hélas les autres, est d’autant plus grave qu’elle constitue, pour reprendre un concept marxiste, l’idiotie utile de tous les adversaires de cette tragédie qui heurte tant notre modernité.
A la manière de ce que disait Guy Debord à propos de la démocratie tempérée, il semblerait que les « indultoniens » préfèrent « être jugés sur leurs ennemis plutôt que sur leurs résultats. »
S’il ne s’agissait que d’agueusie taurine, le travers passerait simplement pour triste. Le mal est pire.
Ils ne veulent pas « bouder leur plaisir » ont-ils donc affirmé à longueur de « posts » après l’indulto d »Orgullito.
« Ne boudons pas notre plaisir », c’était l’une des expressions fétiches, pour ne pas dire un mot de passe, que l’on pouvait entendre il y a encore une dizaine d’années au comptoir de L’Etincelle, rue Bayard à Toulouse, sur le coup de 5h30, lorsque les zouaves du quartier de la gare venaient tâter de l’entrecôte-frites en sortant du bobinard de Jacotte.
Ils ne veulent pas « bouder leur plaisir », mais la « suerte de muerte », la suerte suprême, leur devient surtout de plus en plus étrangère. Elle leur échappe, comme le sable file entre les doigts.
Miguel de Unamuno, dont il n’est nul besoin de rappeler l’aversion à l’égard de la chose taurine, les dépassent toutefois pour l’éternité en quelques lignes signées à la fin d’un article paru en 1911 dans le journal madrilène La Noche: « La tauromachie est, de tous les beaux-arts, le plus orthodoxe, car c’est celui qui prépare le mieux l’âme à une contemplation opportune des grandes vérités éternelles d’outre-tombe. C’est, après tout, un spectacle de mort ».

Nicolas Rivière.

La photographie qui illustre est de Carlos Cazalis.

  1. Clement Répondre
    Qui aurait cru qu'un jour l'Étincelle serait citée dans un article de Campos y Ruedos!!!!
  2. Anne Marie Pioger Répondre
    Beurk ! C'est sale ! Ils sont criminels, bouh les vilains... mais c'est si bon.
  3. bruno Répondre
    bien François faut aller au fonds des chose mm Viard l aurait pas fait
  4. bruno Répondre
    I LOVE CAMPOS Y RUEDOS

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